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L’avocat de la terreur

Un Certain Regard
L'avocat de la terreur

Pays :
Genre : Documentaire
Durée : 2h15
Date de Sortie : 6 Juin 2007
Avec : Jacques Vergès
Réalisateur : Barbet Schroeder

Communiste, anticolonialiste, d’extrême droite ? Quelle conviction guide Jacques Vergès ? Barbet Schroeder mène l’enquête pour élucider le " mystère ". Au départ de la carrière de cet avocat énigmatique : la guerre d’Algérie et Djamilah Bouhired, la pasionaria qui porte la volonté de libération de son peuple. D’affaires sulfureuses en déflagrations terroristes, Barbet Schroeder suit les méandres empruntés par "L’avocat de la terreur", aux confins du politique et du judiciaire.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

En savons nous plus sur le mystère Jacques Vergès à la fin de la longue enquête que lui consacre Barbet Schröder ? ce n’est pas sûr mais nous avons en main toutes les pièces d’un dossier qui tisse un contrepoint entre le plaidoyer pro domo extrèmemement habile d’un personnage au cynisme déconcertant et les témoignages et faits bruts qui permettent, pendant le cours même du film, de prendre du recul et de ne pas céder à la séduction perverse de l’avocat. Son origine métissée et l’appartenance de sa famille à la grande communauté hétérogène des humiliés fonde un anticolonialisme qui au départ tire ses lettres de noblesse de la défense des patriotes algériens acculés à un terrorisme légitimé pour lui par leur lutte de libération, et notamment de sa pasionaria Djamila Bouhired. La dérive ultérieure est néanmoins saisissante qui va, de façon boulimique, lui faire prendre la défense non seulement de tous les terroristes, quels que soient leur idéologie et leur forfaits, mais également de génocidaires comme Pol Pot ou Barbie.
Interviews de terroristes, enregistrements de conversations, commentaires de journalistes, photos ou bandes d’actualité d’attentats se succèdent, avec une claire identification sur l’écran des hommes, des lieux , et des dates qui sont évoqués.
La rigueur du montage est parfaite, l’attention du spectateur ne faiblit à aucun instant et son sang se glace lorsqu’avec le générique de fin défilent les photos de tous les criminels politiques que Vergès a défendus et dont un trop grand nombre sont restés impunis ou vivent dans la tranquillité après leur libération.