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4 Luni, 3 Saptamini Si 2 Zile (4 mois, trois semaines et deux jours)

Compétition officielle
4 Luni, 3 saptamini, si 2 zile (4 mois, 3 semaines et 2 jours)

Film : Roumain.
Genre : Drame.
Durée : 1h53.
Date de Sortie : prochainement.
Avec : Anamaria Marinca, Laura Vasiliu, Vlad Ivanov.
Réalisé par : Cristian Mungiu.

Otilia et Gabita partagent la même chambre dans une résidence universitaire. Elles sont étudiantes à l’université d’une petite ville en Roumanie, pendant les dernières années de communisme. Otilia loue une chambre dans un hôtel miteux. En milieu d’après-midi, elles vont rencontrer un certain Mr Bebe. Gabita est enceinte, l’avortement est illégal et ni l’une ni l’autre n’a eu à faire face à une telle situation jusque là.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Au temps de la Roumanie socialiste et sous développée (coupures de gaz et éclairages misérables), entre bidonvilles suburbains et architecture institutionnelle monumentale, alors que triomphent bureaucratie policière, marché noir et corruption, ce film réaliste nous raconte l’histoire de l’avortement d’une étudiante à travers une caractérisation des personnages très forte et très convaincante, et une mise en scène totalement maîtrisée qui capte l’attention et l’émotion du spectateur de la première à la dernière image. Le prologue, situé dans leur chambre du foyer , nous montre Gabita affolée, anxieuse et désemparée par une grossesse de plus de 3 mois, s’en remettre totalement à la personnalité intelligente, chaleureuse et loyale d’Otilia de la mise en œuvre de ce geste illégal et à haut risque. Le 3ème acteur de ce qui va devenir un véritable huis clos dans une chambre d’hôtel louée à grand frais est un faiseur d’anges qui répond au nom prédestiné de Mr Bebe- exploiteur doucereux et sans scrupule de la détresse et de la honte de Gabita, dont la violence et le mépris- en contraste avec son apparent professionnalisme- suinte de son comportement à l’égard des deux jeunes filles. Le film culmine avec les images directes de l’explication et de la réalisation de l’avortement, d’une froideur clinique, et indirectes du reflet sur le visage d’Otilia du prix à payer pour cet acte. Inspiré par Daumier et Maupassant, le dîner d’anniversaire chez les petits bourgeois est un morceau d’anthologie traité en un seul plan rapproché des têtes bavardes des convives indifférentes au malaise d’Otilia et de son veule petit ami. Le camaïeu de vert dominant des extérieurs, qui vire au vert noir dans les scènes de nuit est une réussite.


A completely overwhelming film that is gruelling to sit through. It is strikingly made and performed.

In 2005, the Romanians gave the world an emotionally draining picture of dying and hospital indifference in The Death of Mr Lazarescu. Now we are offered an equally emotionally draining picture of an illegal abortion. The reality and facts are laid before us for our intellectual and emotional response without a didactic moralising. However, audiences are forced to think about their moral stances. Those against abortion will need no persuading. Those who are in favour will be challenged to look at the issues and their consequences. In fact, the title does seem to make a moral statement about life.

The structure of the film (which takes place during one winter day) is a series of chapters in the life of two university roommates, Gabita who is pregnant and her friend Otilia. Laura Vasiliu and, especially, Anamaria Marinca as Otilia are totally real.

We seem to spend a lot of initial time watching Gabita pack and Otilia doing the rounds of the dorm. Then Otilia meets the abortionist and a palpably excruciating discussion ensues with the man pulling no punches in description nor in the price from both women he demands. We look objectively at the procedure. We are not spared the aftermath of the abortion and a nightmarish episode as Otilia tries to dispose of the foetus.

Totally disturbing and challenging, brilliantly made.