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La raison du plus faible

Sélection Officielle
La raison du plus faible

Film : Français.
Genre : Thriller Drame.
Durée : 1h56min.
Date de Sortie : 19 Juillet 2006.
Avec : Eric Caravaca, Lucas Belvaux, Claude Semal.
Réalisé par : Lucas Belvaux.

A Liège, pour pouvoir offrir une mobylette à la femme de leur copain Patrick, trois hommes vont tenter un très gros hold-up. Evidemment, rien ne se passera comme prévu...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Vivre (mal) ou mourir (bien) ?
C’est de nouveau un film à la mise-en-scène au rasoir et à la réalisation radicale que propose Lucas Belvaux. Il nous plonge dans une réalité sociale étouffante mais tellement réelle avec un accidenté du travail, un pré-retraité et un surdiplômé chômeur, 3 hommes mis sur la touche qui vivent une existence monotone et répétitive. Et quand survient la nécessité d’acheter un scooter c’est un prétexte vers l’inaccessible qui se déclenche : prendre une revanche sur l’injustice subie quotidiennement. Survient alors un ange-déchu qui annonce les conséquences désastreuses du projet fou, qui met en garde et qui alerte sans être entendu. Il meurt dans un sacrifice ultime, personnage christique qui prend sur lui tous les péchés de la bande. C’est dur, c’est sombre, c’est désespéré et désespérant, mais c’est aussi çà le monde dans lequel on vit.


On ne compte plus les films racontant un braquage, son organisation, sa mise en oeuvre... et ses suites. Si le film de Lucas Belvaux reprend une nouvelle fois ce thème, son originalité tient à ce que, chez lui, les malfrats sont des exclus de l’existence : un infirme en chaise roulante, un retraité de la métallurgie, et un chômeur fauché, humilié par sa situation et par le mépris que lui manifeste son beau-père. Complète l’équipe, un "pro" récemment sorti de taule, Marc.
Tous des bras cassés, donc, au regard de cette entreprise folle et dont on sait à l’avance qu’elle ne peut pas bien se terminer. C’est qu’il s’agit en fait d’un faux film de genre. Ce braquage que les quatre amis veulent réaliser, c’est un cri de désespoir, c’est une façon de faire un geste pour montrer qu’ils existent, qu’ils ne sont plus les éternels damnés de la terre, c’est une façon de se mettre debout pour dire non à l’injustice du monde capitaliste. Avec, pour symobliser ce contenu politique, une des plus belles scènes du film : Marc, blessé par les flics, debout sur le toit d’un immeuble, et déversant sur la foule dans la rue tous les billets de banque, fruit du braquage.