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L’amico di famiglia (L’ami de la famille)

Sélection Officielle
L'ami de la famille

Film : Italien.
Genre : Comédie dramatique.
Durée : 1h50min.
Date de Sortie : 22 Novembre 2006.
Avec : Giacomo Rizzo, Fabrizio Bentivoglio, Clara Bindi.
Réalisé par : Paolo Sorrentino.

Geremia de’Geremei, 70 ans, usurier, monstrueusement laid, sale, riche et radin, cynique et ironique. Il a un rapport morbide avec l’argent, obsessionnel. Tout le rend malade, sa mère, son père, l’argent, les femmes, en somme la vie...
C’est pour cette raison qu’il a l’impression d’être seul. Et pourtant il ne l’est pas. Tout le monde est avec lui. Nous sommes tous avec lui.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

On est en plein dans la tradition de la comédie italienne d’autrefois : on ne fait pas plus affreux sale et méchant que ce Geremia, sexuagénaire qui vivote d’un atelier de couture, arrondit (copîeusement) ses fins de mois en prêtant de l’argent à un taux usuraire aux gens du quartier, et vit avec sa mère, aussi affreuse, sale et méchante que lui. Cet usurier cynique que l’on surnomme paradoxalement "coeur dor" sera l’amant de la ravissante Rosalba qui, enceinte, lui dira : "Si, à la naissance, c’est un monstre, je saurai qu’il est de toi !" Ce côté hara-kiri du film le rend parfois drôle. Il est dommage que sa mise en scène se perde dans une sophistication qui le rend confus à souhait et dont on s’interroge sur la justification.


Ne prenez pas ce film pour une histoire vraie ou une tentative moralisante de stigmatiser les méfaits de l’usure dans l’Italie contemporaine. C’est en réalité une fable grinçante et un conte de fées : celui d’un petit garçon qui n’a pas grandi et qui, privé d’amour, l’extorque en argent au centuple à son prochain. Geremia pratique à l’évidence les sept péchés capitaux et son cynisme désespéré n’a pas de limites mais il est profondément malheureux et le miracle de la réalisation est que ce Quasimodo nous touche. La Grâce va effleurer ce monstre, cette Bête, en la personne d’une Belle qui l’appâte et le trahit mais ce faisant le transforme et l’humanise. Le scénario parfois obscur, mais sans doute délibérément énigmatique, et les dialogues à la fois brillants et irritants retiennent constamment l’attention. La caméra virevolte avec une virtuosité parfois un peu provocante mais l’interprétation de Giacomo Rizzo est tout simplement éblouissante : la solitude dans laquelle il s’enferme rageusement donne à voir combien les méchants sont malheureux et fragiles. Le charme de Laura Chiatti en Rosalba est troublant.


J’espère que vous n’aurez ni à être l’ami de la famille car cela vous coûtera très cher, ni vous entendre dire "ma dernière pensée sera pour vous". Ce film est un patchwork fantasmagorique de lieux, de situations, de personnages mis en valeur par des éclairages singuliers. Celui autour de qui gravite toute l’attention est un homme très particulier : souvent avec un bandeau blanc autour de la tête, un bras plâtré en écharpe, un grand ongle au petit doigt, une démarche trottinante, des manies radines, des répliques abracadantesques... vieux, minable, sale, pingre, cynique... rien pour le rendre sympathique. Et pourtant, nombreux sont ceux qui ont besoin des services de Gérémia, usurier mal- aimé surnommé "coeur d’or" ! Sachant toujours trouver le mot pour profiter voici quelques unes de ses sentences : "ne pas confondre l’insolite et l’impossible" ; "la beauté existe mais elle est laide" ; au"notre père qui es au cieux" il ajoute "quand les gens vont au ciel, ils n’en reviennent jamais". C’est une comédie étrange aux réminiscences fellinienne. Oseriez-vous vous laisser toucher ? Attention, repousant mais attractif !


This is very much a mood film, an unpredictable blend of naturalism, dream and surrealism. Liking it will depend on moods. It is also a rather creepy film. The central character and his behaviour are definitely creepy.
According to the press release, everybody likes Geremia. That was not my impression from watching the characters interact with him. And this review is a dissent. Geremia is creepy and unlikeable.
He is seventy, ugly, lives with his dominating and invalid mother, runs a tailoring business but is a moneylender, exacting and demanding. We see a number of his victims, including parents borrowing for their daughter’s lavish wedding. Geremia is a constant womaniser and takes advantage of the bride to be - whose psychology throughout the film is inconsistent and baffling. The same is true of his longtime friend who helps set up money lending targets.
Pride comes before a fall and Geremia falls hard but it is very difficult to generate a modicum of sympathy for him. Geremia demands full interest from his customers - but he has a hard time getting interest from the audience.