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Kilomètre Zéro

Selection officielle
Kilomètre Zéro

Iraq, France 2005,
Durée : 1 h 35
Avec Nazmi Kirik, Belcim Bilgin
Réalisation : Hiner Saleem
Date de sortie : prochainement

Février 1988, en pleine guerre Iran-Irak, dans le Kurdistan irakien. Ako, la trentaine, vit reclus dans un village de montagne avec sa femme Salma, leur enfant aveugle et son beau-père mourant. Il rêve d’un ailleurs meilleur. Mais sa femme refuse d’abandonner son père : ils ne partiront qu’après la mort du vieil homme...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Dans son dernier film (2004), Bahman Ghobadi rendait compte de la tragédie des Kurdes irakiens dans son bouleversant film, Les tortues volent aussi : images tragiques, souvent insoutenables. C’est un tout autre ton que Hiner Saleem a choisi pour Kilomètre zéro : celui du grotesque et de la dérision. L’expression est différente, mais la force est aussi grande, qui naît des étapes de cet étrange périple d’un break transportant le cercueil d’un martyr et occupé par deux hommes qui se détestent : un Irakien et un Kurde enrôlé de force dans l’armée de Saddam à l’occasion de la guerre Iran-Irak.

Long cortège de breaks-corbillards transportant sur leur toît un cercueil enveloppé du drapeau irakien, dérisoire et terrible statue de Saddam Hussein dressée sur la plateforme d’un camion et véhiculée dans le désert, vieillard mourant déplacé à travers les sables sur un lit à roulettes... Hiner Saleem a le sens des images-symbole et qui frappent. Elles n’en prennent que plus de force au sein d’une intrigue minimale, traversée d’ellipses.


Le film aborde un grand sujet, qui a sans doute retenu l’attention des sélectionneurs : la situation dramatique des Kurdes en Irak, humiliés et détestés par la majorité arabe, massacrés ou enrôlés de force sous Saddam Hussein. Le réalisateur avait retenu l’attention par son premier film "Vodka Lemon", plein d’humour et de cocasserie. Ici, il se laisse malheureusement dépasser par la gravité de son sujet. Il nous livre un film exsangue, mal bâti, au scénario qui se veut émouvant, mais mal maîtrisé. Les conditions de tournage ont certes été difficiles.Mais un grand sujet ne suffit pas à faire un bon film.


Now, here is a film with a definite, even exultant, strong point of view. It is a Kurdish film, with French collaboration. Right at the outset we hear Kurds announce that President Bush and the US might be imperialists but they did get rid of the loathed Saddam Hussein. If it had been France or Switzlerland who did it, the Kurds would have welcomed them. The dread name of ’Chemical Ali’ is invoked and we flash back to 1988.

The contempt of Iraqis for the Kurds is palpable. The feeling is, of course, mutual. Kurdish men are arbitrarily taken, some shot, others conscripted and sent to Basra to fight Iran. They are humiliated. This is especially true of a fat Kurd called Sami who is made to run, dance, his feet beaten and generally made a laughing stock (but still expected to fight for Iraq).

The bulk of the film is a trip back to Kurdistan by Ako, who has wanted to move his wife and son and his dying father-in-law away from danger. He accompanies an Iraqi driver as they return a ’martyr’ of the war to his home town. They clash, they fight, military officers bark orders and insults. They are their own civil war.

The film is crisply photographed bringing out the dust of the desert and the majesty of the mountains. The theme is (very) serious but there are spoof moments, especially with Sami, with Ako wanting shells to destroy his leg in the trench so that he can go back home - and trucks going up and down the countryside with saluting statues of Saddam Hussein.

As a film, in both plot and acting, it is fairly ordinary. It is the passion and the theme that keep our attention, as it ends on April 9th, 2003, with Ako and his wife in exile in Paris shouting exuberantly that the Kurds are now free.