Film hongrois (2004).
Durée : 1h 23mn.
Date de sortie : Prochainement
Avec : Orsi Toth, Zsolt Trill, Ildiko Cserna, Denes Gulyas...
Réalisé par Kornel Mundruczo
Johanna, une jeune toxicomane tombe dans un coma profond lors d’un accident. Par miracle, les médecins parviennent à la ramener à la vie. Touchée par la grâce, Johanna guérit les patients en leur offrant son corps. Déçu qu’elle le rejette, le médecin chef s’allie au corps hospitalier outragé. Ils partent en guerre contre elle...
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
20 mai 2005
Voici un film qui réjouira ceux qui aime l’étrange. Etrange, ce film l’est à plusieurs titres, le patronnage de Bela Tarr y préparait :Tout d’abord, il se passe uniquement dans les couloirs souterrains d’un hôpital, verdatres, glauques, ténébreux, avec d’étonnants jeux de lumière. Ensuite, toutes les paroles sont chantées, comme dans "Une chambre en ville", de Jacques Demy dans une sorte d’opéra du bizarre. Enfin, troisième originalité, l’histoire est carrément surréaliste, sans le moindre souci de vraisemblance : Johanna, laissée presque morte dans un accident, guérit par miracle, à son tour, elle se met à guérir les autres malades en se donnant à eux. Cette forme de bonté provoque la jalousie des autres soignants, on l’accuse de folie, elle est condamnée à mort et jetée avec les déchets de l’hôpital, qui sont brûlés.
L’auteur voit dans son film une version moderne de la Passion de Jeanne d’Arc. En dehors du bûcher final, qui fait finir le film de manière "flamboyante", enfin ! il n’y a strictement rien de commun entre la figure de Jeanne d’Arc et celle de Johanna. La comparaison est même carrément perverse. Car nous sommes ici, explicitement, dans un monde sans Dieu, où le Dieu créateur est violemment rejeté, comme ayant abandonné le monde, et comparer à la sainteté la forme de bonté pratiquée par Johanna relève d’un détournement étrange, bien à l’image du film !
