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L’Arc (Hwal)

HWAL (L' ARC)

Film sud-coréen (2004).
Drame.
Durée : 1h30mn.
Date de sortie : Prochainement
Avec Han Yeo-reum , Jeon Sung-hwan , Seo Ji-seok...
Réalisé par Kim Ki-duk

Un vieil homme vit avec une jeune fille qu’il retient loin du monde, sur un bateau en pleine mer. Il compte l’épouser lorsqu’elle aura 17 ans. Les pêcheurs, de passage sur l’embarcation, ne manquent pas de remarquer la ravissante jeune fille, toujours farouchement surveillée par son protecteur. Mais, les rêves de mariage de ce dernier tournent à l’obsession lorsque s’éveille chez sa promise un intérêt pour un jeune homme de la ville...

(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Le nouveau film de Kim Ki Duk a un point commun avec un de ses précèdents films : "L’ ILE" réalisé en 2000 : les thèmes de la Mer et de la Femme, auquel s’adjoint le symbole de l’arc bandé qui va évoquer et transcender la puissance masculine ! Ce film est d’ une force et d’une beauté à couper le souffle !

L’action se déroule de bout en bout sur un bateau de pêche, quelquefois sur un deuxième bateau. Les personnages ? Un vieil homme, d’autres pêcheurs, un jeune homme et surtout une jeune fille, orpheline (mais c’est pas sûr) et future épouse dévolue du vieux pêcheur ...

Dans une atmosphère envoûtante, en grande partie dominée par une musique lancinante, nous allons naviguer sur la haute mer du Désir, moteur de l’acharnement du vieillard pour soustraire la jeune fille à l’amour que lui inspire le jeune homme. Très peu de dialogues, cadrage serré des visages qui parlent d’eux mêms par leur expression : inoccence, respect, haine, violence, compassion,désespoir, espérance.

Film "asiatique" certes, mais comme nous les aimons, oo règne le simple déroulement des passions humaines, sans que "l’action" contingente prenne le pas. Prenons donc le temps de contempler, de savourer la beauté du monde, par delà le bien et le mal ! Le vieil homme bande son arc dans un rituel de divination, les flèches fusent, parfois elles menacent les hommes. Au bout de ces rituels, il y a la dernière flèche envoyée vers le ciel qui retombera pour faire de la vierge une Femme !

Nous sommes loin d’une histoire de vieux adultes à la recherche de leur Lolita, fantasme d’ une certaine civilisation. Non, avec ce film, Kim Ki Duk nous fait réfléchir à l’essentiel, à la beauté du Sacrifice.


Kim Ki Duk se confirme ici comme le plus doué, à mes yeux, des cinéastes coréens de la nouvelle génération. L’an dernier, "Printemps, été, automne, hiver ...et printemps" révélait de grandes qualités esthétiques, en même temps qu’un sujet très fort.
 Ce nouveau film (le douzième de son auteur), tourné tout entier em mer, sur un vieux bateau, qui aurait pu s’intituler "Le vieil homme et la jeune fille", a la simplicité et la beauté d’une épure à trois personnages. Le vieil homme, lui, a un but dans la vie, qu’il poursuit aveuglément. Il l’atteindra, en un sens, dans une célébration à l’étrange splendeur. Mais la vie et la jeunesse l’emporteront, et le vieux bateau sombre symboliquement dans la mer. Un grand cinéaste, à découvrir par ceux qui ne le connaissent pas encore.