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Bashing

Selection officielle
Bashing (English Corner)

Film japonais (2004).
Durée : 1h 22min.
Réalisé par Masahiro Kobayashi

Japonaise enlevée au Moyen-Orient, Yuko est de retour dans son pays natale après des mois de captivité. Mais les Japonais rejettent l’ancienne otage, la couvrant d’injures et de menaces. A la mort de son père, le seul être à ne pas montrer d’hostilité à son égard, la jeune femme décide de regagner le Moyen-Orient...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Just when you thought you were beginning to get behind aspects of Japanese inscrutability comes an extraordinary critique in Bashing.
 
This brief film focuses on Yuko who has returned home after being kidnapped while working as a volunteer in Iraq. A heroine’s welcome ? Far, far from it. Her volunteering abroad is seen as a disgrace. Her being kidnapped and returned even more so. Had she died, it might have been a different matter.
 
Everybody knows. There are attacks against her on the internet, comments in the papers. She is fired, refused service in shops and supermarkets (except McDonalds), mugged in broad daylight. Her stepmother is hostile, her father sacked.
 
The dialogue highlights that this kind of volunteering is alien to the Japanese ethos. Giving time to charity is not the done thing. If I could steal a comment from an American leaving the screening, ‘it shows the downside of Japanese love of orderliness’. You must not do anything out of the ordinary. Nor, should you openly show emotions – which is what Yuko does after a cold and unloving childhood, seeing herself as a failure at everything. 
 
An effective indictment of stoic conformism.

Un film austère, sans fioritures, aux antipodes du romantisme, mais d’une grande qualité humaine, en particulier par l’attention à ses personnages. Cette jeune femme, qui a eu du mal à se trouver elle-même, qui a échoué dans ses études, a trouvé enfin sa voie dans le bénévolat et le service des autres. Revenue au Japon, tous la rejettent, elle perd son travail, son père aussi, c’est le drame. Le film offre une vision sans concession d’un Japon replié sur lui-même, prisonnier dela réussite matérielle à tout prix, du pouvoir de l’opinion dominante, fermé à toute vie sortant du chemin habituel. Et il présente aussi en contraste une belle figure de jeune femme, qui trouve le bonheur dans le service des plus défavorisés. Un beau film, qui se cache sous une grande sobriété.


Le sujet a la force d’une tragédie grecque : la petite Antigone japonaise, Yuko, dressée face à la société de son pays. Et tenant bon sous l’avalanche de coups qui peu à peu démembrent sa vie. Et mettant son énergie dans la poursute de son projet : repartir là-bas, en Irak, où les enfants victimes de l’invasion américaine l’attendent.

Mais un sujet ne suffit pas à faire une tragédie. Il lui faut un développement qui lui donne chair et vie. Et c’est bien ce qui manque ici : tout, dans les multiples actes de harcèlement dont est victime Yuko, est attendu, prévisible, sans surprise. Cinquante plans plus tôt, on devine ce qui va se passer au cinquante et unième, et chaque annonce d’un événement est suivie de son exécution, point par point, sans ellipse. Du moins jusqu’au moment de la mort du père de Yuko. Alors le film change, Yuko aussi, se révélant sous un angle différent. Mais la surprise vient tard, on en est déjà aux quatre cinquièmes du film. Dommage !