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Les conséquences de l’amour

Le Conseguenze dell’ amore
Les conséquences de l'amour

Film italien.
Drame.
Durée : 1h 40mn.
Avec Adriano Giannini, Olivia Magnani, Toni Servillo
Réalisé par Paolo Sorrentino

Mais quels sont les secrets de Titta di Girolama ? Cet homme de cinquante ans vit depuis huit ans dans une anonyme chambre d’hôtel d’un petit village suisse tout aussi anonyme. Huit ans sans parler à qui que ce soit. Huit ans à passer du hall au bar de l’hôtel, seulement entouré de cigarettes et de silence. Titta di Girolama semble être perdu dans la contemplation de quelque chose de caché. Chaque homme a un secret. Celui-ci en a plus d’un.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Qui est cet homme, seul, à l’hôtel, depuis 10 ans, sans se lier à quiconque ? Pourquoi observe-t-il ceux qui l’entourent dans une sorte d’ennui et de détachement ? Quel est son secret ? La première partie du film nous intrigue... Elle nous enchante aussi par le travail extrêmement élaboré sur l’image (le générique est déjà une merveille de composition) et sur le son souvent irruptif et annonciateur. La deuxième partie nous "déroute" au sens propre ; car ce qui va se passer ne nous mène pas sur le route que nous avions commencé à imaginer. Et ce "déroutage" va se reproduire à plusieurs reprises nous permettant de comprendre peu à peu le titre. La fin pourrait désespérer, nous montrant combien sont désastreuses les "conséquences de l’amour". En une dernière image, tout à l’opposé du reste du film tourné en intérieurs étroits et obscurs, Paolo Sorrentino rappelle que Titta a eu au moins un ami qui, lui, se souviendra toujours de lui.


Cela commençait bien pourtant : une atmosphère étrange, mise en place dès le premier très long plan sur un couloir de métro désert ; se confirmant ensuite avec la rencontre du personnage central, Titta, cinquantenaire mystérieux, silencieux, solitaire, vivant depuis huit ans dans une chambre d’hôtel. On pense alors à Kafka, ou à Beckett. On a le sentiment que l’on va plonger dans un univers décalé et personnel et l’on espère un tel voyage. Et puis… peut être l’auteur s’est-il senti en mal d’inspiration pour continuer sur une telle veine. En tous cas, voilà qu’à mesure que le mystère de l’homme mystérieux se dissipe, l’intérêt en fait autant. Les éclairages successifs, aussi bien sur l’ex-famille de Titta que sur ses liens de dépendance avec la mafia ne font qu’aplatir le personnage. Et même la mise en scène, dont on admirait au début la richesse des plans et l’ingéniosité des mouvements de caméra, finit par sembler précieuse et sophistiquée. Reste le dernier plan, qui résume le projet du film. Mais cela ne suffit pas à sauver le reste.