Film néerlandais, français, allemand, italien, russe (2003).
Drame.
Durée : 1h 24mn.
Date de sortie : 21 Janvier 2004
Avec Andrey Shchetinin, Aleksey Neymyshev, Alexander Rasbash, Fedor Lavrovasukhina...
Réalisé par Alexandre Sokurov
Le père et le fils partagent un appartement sous les toits. Depuis des années, ils vivent seuls, dans un monde à part, rempli de souvenirs et de rituels quotidiens. Parfois, on dirait des frères. Parfois même des amants.
Suivant l’exemple de son père, Alexei est inscrit à l’Ecole Militaire. Il aime le sport, n’en fait qu’à sa tête. Son amie lui pose problème. Elle est jalouse de la relation trop intime avec son père. Et sachant que tôt ou tard, tout fils doit abandonner le foyer familial, Alexei est troublé.
Son père sait qu’il devrait accepter un meilleur poste dans une autre ville, peut-être même envisager de se remarier. Mais qui alors consolera Alexei de ses cauchemars ?
Jamais un amour entre père et fils n’aura été aussi fort.
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
23 mai 2003
Père et fils" ou un père maternel.
Dès les premières images on reconnaît la patte du maître russe : lumière filtrée, personnages auréolés d’évanescence, douceur de la photo. Quant au propos c’est tout de suite dans les grands sentiments que nous plonge Sokurov et dans l’analyse de moments fusionnels entre un père et un fils. Rien n’est habituel et surtout pas les sentiments de l’un pour l’autre, de l’un avec l’autre, de l’un sans l’autre.
La force du film, malgré un rythme lent nécessaire à la pénétration des cœurs, réside dans les rapports à la fois mystiques et maternels qu’entretiennent les deux hommes et la difficulté de chacun d’entreprendre une vie indépendante. "Un père qui aime crucifie, un fils qui aime se laisse crucifier". Chacun se complait dans son rôle et refuse d’en changer. Seul, le plus fort des deux aura le courage de traverser la rive. Sublime.
