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Ce jours-là

Ce jour-là

Film français, suisse (2002).
Comédie dramatique, Romance.
Durée : 1h 45mn.
Date de sortie : 04 Juin 2003
Avec Bernard Giraudeau, Elsa Zylberstein, Jean-Luc Bideau, Michel Piccoli, Rufus...
Réalisé par Raoul Ruiz

Mon premier est une invitation au ravissement ¿
Qui est fou ? Celui qui croit ou celui qui sait ? Qui sait¿.
Les gueux et les manants feront les frais de ce conte helvétique, où la belle, sensuelle et cruelle, protège son innocence.
Pointpoirot, un Emil en émoi, complice de toutes les beautés, fulgurantes ou impassibles, saura gagner sa liberté en égayant le banquet d’un festin des damnés.

Mon second est une fable politique ¿
Dans une Suisse de nulle part,
où les militaires sont partout,
l’héritière est contente, la famille intrigue, et l’Etat complote.
L’innocence et la folie sont les instruments de la manipulation.
L’année prochaine en Suisse si tout va bien¿.

Mon troisième est un film policier ¿
Une jeune fille pense que demain sera le plus beau jour de sa vie. Par inadvertance, elle massacre toute sa famille, qui, au-delà des convenances, avait engagé un tueur - fou libéré de l’asile - pour exécuter la belle. Deux inspecteurs décident d’attendre.
Tout est écrit, tout est voulu, ils mouront tous sous le regard complice d’une docile police, qui des anges ou des démons ne voit que la trace.

Mon tout est ¿ " Ce jour-là ".


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Ce jour-là de Raoul Ruiz
Ces variations sur le thème de la folie nous font passer de l’étonnement au rire, en maintenant notre curiosité en permanence éveillée au sujet des tenants et aboutissants de ce " thriller " helvétique.
Dès le générique (sur fond noir) nous sommes dans l’atmosphère du film, uniquement par la bande son faite de cris et de musique. Surviennent alors des images d’extérieur, filmées comme des tableaux dans lesquels l’humain s’inscrit déjà dans une dimension onirique et quasi irréelle. Par contraste les scènes au café restaurant servent avec virtuosité de révélateur progressif des intentions de la famille de Livia, ainsi que de la stratégie de la police : ne rien faire et attendre.
Attendre quoi : qu’Emil exécute le plan et tue Livia ou que, par un renversement de rôles, Livia et Emil se débarrassent de ceux qui les menaçaient ou les utilisaient ?

Raoul Ruiz veut-il faire passer des messages existentiels (les plus fous ne sont pas ceux que l’on pense), moraux (l’innocence triomphe du mal) ou politiques (l’immoralité de l’état suisse) ?
Il ne faut sans doute pas chercher aussi loin des raisons d’aimer ce film dont la réalisation subtile nous surprend et nous ravit tout du long. Sans compter l’humour permanent qui nous permet de dédramatiser les scènes les plus macabres.