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L’éternité et un jour

1998


Mia eoniotita ke mia mera

L'éternité et un jour

Film italien, français, allemand, grec (1998).
Comédie dramatique.
Durée : 2h10mn.
Date de sortie : 28 octobre 1998.
Avec Bruno Ganz, Isabelle Renauld, Fabrizio Bentivoglio, Achileas Skevis, Despina Bebedeli
Réalisé par T. Angelopoulos

Salonique en hiver. A la veille de son hospitalisation, Alexandre, vieil écrivain solitaire, met de l’ordre dans ses papiers et sa vie. Il retrouve une lettre de sa femme Anna, morte depuis longtemps et l’amène à sa fille. En route, il aide un petit Albanais laveur de pare brise à fuire une descente de police. Il confie son chien à sa domestique lors du mariage du fils de celle-ci. Il retrouve le petit Albanais et se rend compte que celui ci est victime d’un trafic d’enfants. Il prend en filature les truands et leur achète l’enfant, qui veut rentrer dans son pays. Alexandre le nourrit et le conduit à la frontière. En découvrant les cadavres gelés des fuyards sur le grillage barbelé du poste de frontière, ils rebroussent chemin. Alexandre évoque alors un poète du siècle dernier qui, retournant en Grèce, achetait les mots à ses concitoyens. Pour aider le vieil écrivain, le gosse à son tour lui vend des mots, nécessaires pour faire revivre ceux qu’il a peut-être trop négligés durant sa vie. Alexandre rend visite à sa mère à l’hôpital voyage dans la nuit comme dans une fantasmagorie, rencontre des étudiants et des musiciens et se souvient de sa femme, et d’une fête sur un bateau. Dans le port, il laisse le petit Albanais dans un semi-remorque qui part sur un ferry. Les fantômes de son passé assaillent Alexandre qui retrouve Anna pour danser avec elle sur la plage de leur jeunesse.

Le commentaire du jury

- en français

Gréco-franco-italiano-allemand le onzième film d’Angelopoulos est un produit
culturel haut de gamme qui force (peut-être un peu trop) le respect. Pour
réconcilier ceux qui crient au génie et ceux qui ont dormi pendant la projection, on
dira que la mise en scène est limpide, ample et très maîtrisée, réussissant à
unifier un regard porté sur une thématique variée et riche : la famille, la patrie,
l’actualité l’Histoire, la vie quotidienne, I’approche de la mort, la place de l’artiste
(au travers du bilan d’un intellectuel n’ayant pas réussi sa vie, sacrifiée à son
œuvre)... Bruno Ganz a ici une belle gueule de Grec barbu dans la grande
tradition hellénique. Angelopoulos est un poète raffiné et inspiré, créant de belles
images de vagabondage intellectuel. Mais, par sa froideur, sa poésie risque la
désincarnation.