
Jean-Luc Gadreau est pasteur chrétien baptiste et responsable éditorial et animateur des émissions protestantes sur France Culture dont, depuis 2020, Solae, le rendez-vous protestant (chaque dimanche matin). Critique de cinéma, président d’INTERFILM France qui organise, côté protestant, le Jury œcuménique de Festival de Cannes.
Vous avez été l’attaché de presse du Jury œcuménique pendant plusieurs années et vous voici coordinateur. Parlez-nous de votre parcours au sein de l’équipe.
En fait, mon expérience du Jury œcuménique a commencé en 2012, comme juré. C’est le film La Chasse de Thomas Vinterberg et avec Mads Mikkelsen que nous avions primé. Et je dois avouer que ma vie a quelque peu changé à partir de ce moment. L’année suivante j’étais dans celui de Berlin et en parallèle je commençais à écrire pour plusieurs médias protestants sur le cinéma. En 2014 je prenais également le poste d’attaché de presse du Jury, puis la présidence d’INTERFILM France et depuis cette année la coordination du côté protestant, à la suite de Serge Molla. Ces divers positionnements autour du Jury œcuménique me permettent d’en connaitre très bien les rouages et les enjeux. Je crois profondément à l’importance de sa présence tant pour le monde du cinéma que pour celui des Églises. Une part importante de mon travail aujourd’hui, sur France Culture comme dans mes autres activités, est de faire précisément une œuvre de médiation entre l’Eglise et la culture – ce dialogue est indispensable. Et ce que propose le Jury œcuménique y participe grandement.
Comment votre double expérience de pasteur et d’ancien attaché de presse de ce Prix influence-t-elle votre manière d’accompagner le jury cette année ?
Je ne sais pas vraiment si ces deux « casquettes » changeront la manière de faire... mais en tout cas j’aime le travail en équipe, les relations humaines, le cinéma et la spiritualité, alors je suis comme un poisson dans l’eau dans cet environnement du Jury œcuménique. Dans le travail de coordination, il y a surtout la responsabilité que tout fonctionne bien, que ce qui est attendu ne soit pas chagriné par quoi que ce soit, que les relations avec le Festival soient les meilleures et que les six jurés soient au mieux pour travailler. C’est ce que je chercherai autant que possible à faire avec la précieuse collaboration de Valérie de Marnhac et de l’équipe locale du Jury. L’expérience pastorale ne peut sans doute qu’aider dans ce genre de situation.
Avec votre regard unique, comment percevez-vous l’évolution de la place du Prix œcuménique au sein du Festival de Cannes ?
En France, en particulier, c’est un long travail que de le faire connaitre au plus grand nombre, que les distributeurs des films primés le mettent en avant. Et cela progresse doucement, il me semble, au fil du temps. Le travail de Garance Hayat, notre attachée de presse, y participe très clairement. Nous avons pu, par exemple, apprécier de voir le prix figurer l’année passée sur les affiches des Graines du figuier sauvage. Les relations avec l’organisation du Festival sont aussi excellentes et tout cela est très encourageant. Ce Prix est précieux, il faut le dire, tant par ce qu’il véhicule comme valeurs humaines et spirituelles, que par aussi le superbe palmarès qui s’est construit en 50 éditions : des films marquants qui restent dans les annales du cinéma. Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, l’avait souligné il y a déjà quelques années lors d’une remise du Prix. Alors prions que nos jurés soient inspirés cette année encore et nous annonce un prix de grande qualité qui marquera les esprits et les cœurs.
Jean-Luc Gadreau is a Baptist Christian pastor, editorial director and host of Protestant programs on France Culture, including, since 2020, Solae, le rendez-vous protestant (every Sunday morning), film critic and president of INTERFILM France, which organizes the Protestant side of the Ecumenical Jury at the Cannes Film Festival.
You’ve been the Ecumenical Jury’s press officer for several years, and now you’re the coordinator. Tell us about your journey with the team.
My experience of the Ecumenical Jury actually began in 2012, as a juror. It was the film The Hunt by Thomas Vinterberg and starring Mads Mikkelsen that won the award. And I have to admit that my life changed somewhat from that moment on. The following year I was at the Berlin Film Festival, and at the same time I started writing about cinema for several Protestant media. In 2014, I also took on the post of press officer for the Jury, then the presidency of INTERFILM France and since this year the coordination of the Protestant side, following Serge Molla. These various positions around the Ecumenical Jury mean that I’m very familiar with its workings and challenges. I believe deeply in the importance of its presence for both the world of cinema and that of the churches. An important part of my work today, on France Culture as in my other activities, is precisely to mediate between the Church and culture - this dialogue is indispensable. And what the Ecumenical Jury is proposing makes a major contribution to this.
How does your dual experience as a pastor and former press officer for this award influence the way you accompany the jury this year ?
I don’t really know if these two “hats” will change the way things are done... but in any case I love teamwork, human relations, cinema and spirituality, so I’m like a fish in water in this ecumenical Jury environment. When it comes to coordinating the work, I’m above all responsible for making sure that everything runs smoothly, that what’s expected isn’t upset by anything, that relations with the Festival are the best they can be, and that the six jurors are at their best for the job. This is what I’ll be doing as much as possible, with the invaluable collaboration of Valérie de Marnhac and the local Jury team. Pastoral experience can only help in this kind of situation.
With your unique perspective, how do you see the Ecumenical Prize’s place evolving within the Cannes Festival ?
In France, in particular, it’s a long process to make the Ecumenical Prize known to as many people as possible, and to get distributors of award-winning films to promote it. And that’s progressing slowly, it seems to me, as time goes by. The work of Garance Hayat, our press officer, is clearly helping. Last year, for example, we were delighted to see the award featured on the posters for The Seed of the Sacred Fig. Relations with the Festival organization are also excellent, and all this is very encouraging. It has to be said that the Prize is invaluable, both for the human and spiritual values it conveys, and for the superb list of winners it has.