
Le Festival de Cannes « a ouvert ses portes » jusqu’au 24 mai 2025.
L’affiche :
Le Festival de Cannes 2025 met à l’honneur les embrassades d’Anouk Aimée et de Jean-Louis Trintignant dans Un homme et une femme, de Claude Lelouch. Le film a remporté la Palme d’or en 1966, avant de triompher aux Oscars dans les catégories du meilleur film étranger et du meilleur scénario original.
Ce sont bien deux affiches qui sont présentées cette année, c’est une première dans l’histoire du festival. Le comité explique « que cette étreinte (l’anagramme d’éternité !) est sans doute la plus célèbre du 7e Art, […] qu’on ne peut séparer un homme et une femme qui s’aiment, […] qu’on ne peut séparer cet homme-là de cette femme-là » et que c’est ainsi qu’il a choisi de leur rendre hommage au gré d’une double affiche officielle.
Les films :
2 909. C’est le nombre de films visionnés par le comité de sélection, dont 68 % réalisés par des hommes et 32 % par des femmes, tel que l’a rappelé Thierry Frémaux, le jeudi 10 avril. Parmi ces œuvres, 1 127 sont des premiers films, soit un tiers de la production mondiale de ce printemps 2025, preuve de la vitalité de la création cinématographique.
La Compétition :
« Compétition » et non « Compétition Officielle », Thierry Frémaux y tient.
C’est dans cette catégorie qu’est remise la Palme d’or. Le comité de sélection ne retient que vingt à vingt-deux longs métrages chaque année. Les huit membres du jury et leur président(e) attribuent les sept récompenses prévues par le règlement : la Palme d’or, le Grand Prix, le Prix de la mise en scène, le Prix du scénario, les Prix d’interprétation féminine et masculine, et le Prix du jury.
Une fierté du festival, mise en avant par Iris Knobloch, est de donner - un peu plus chaque année - une place importante pour les femmes. Les progrès ne sont pas exceptionnels : la compétition 2025 fait place à six réalisatrices, contre quatre en 2024.
Les Américains reviennent en force sur la Croisette. Est-ce dû à la Palme d’or qui salua l’indépendant Sean Baker pour Anora l’an dernier ?
Le Jury œcuménique :
SIGNIS et INTERFILM nomment depuis plus de 50 ans un Jury œcuménique composé de six membres, issus de cultures et de pays différents, ouverts au dialogue interreligieux. Les membres de ce jury, compétents dans le domaine du cinéma, sont journalistes, critiques, théologiens, chercheurs, enseignants.
Le Jury œcuménique remet son prix en tenant compte d’un certain nombre de critères. Le film choisi doit répondre à des qualités à la fois artistiques et humaines ou spirituelles, il doit mettre en lumière des valeurs telles que la justice, les droits humains, le respect de l’environnement, la paix, la solidarité, la réconciliation qui sont des valeurs de l’Évangile largement partagées dans toutes les cultures.
Le Jury œcuménique prime des films qui permettent de mieux comprendre d’autres cultures et de partager les défis et les espérances du monde contemporain.
Depuis 1974, le Jury œcuménique remet son Prix à un film de la Compétition. Il a décerné 51 prix et 59 mentions spéciales.
Un Certain Regard :
Créée en 1978 par Gilles Jacob, pour contrer la montée en puissance de la Quinzaine des réalisateurs, cette section est considérée comme « la tête chercheuse » de la compétition.
Sa programmation d’environ 20 longs métrages s’intéresse aux premiers films (huit cette année) et aux cinéastes originaires de pays où la production cinématographique est rare. C’est une section compétitive, avec un jury différent de celui de « la grande compétition » qui, outre le prix Un certain regard, a toute latitude pour attribuer d’autres récompenses de son invention.
Hors compétition :
Cette section est consacrée aux blockbusters hollywoodiens et aux films français qui sont ravis de pouvoir profiter de l’exposition médiatique de Cannes.
Cannes Première :
Créée en 2021 pour absorber le trop-plein de films sélectionnables après l’annulation du festival 2020 pour cause de pandémie mondiale, cette section non compétitive de la sélection officielle est devenue incontournable.
Séances spéciales et séances de minuit :
C’est la troisième proposition du « hors compétition ».
Cannes Classics :
Ce fût l’une des premières initiatives de Thierry Frémaux : la création, en 2004, d’une section consacrée au cinéma de patrimoine, avec d’une part la projection de classiques ou de raretés en copies restaurées par les cinémathèques du monde entier et d’autre part, des hommages, en leur présence, aux grands noms du septième art avec des films et des documentaires en leur honneur.
La Semaine de la Critique :
C’est la plus ancienne section parallèle du Festival de Cannes. Elle fut créée en 1962. Elle est encore organisée aujourd’hui par le Syndicat français de la critique de cinéma. Elle est destinée à mettre les premiers et seconds films à l’honneur.
Cette section tient une place particulière dans le cœur de tous les cinéphiles : celle d’assister à la naissance d’un nouveau talent. On ne compte plus les réalisateurs de premier plan qui ont été propulsés dans l’Histoire du cinéma grâce à ce formidable tremplin.
Du côté de la compétition, l’équipe de la déléguée générale a sélectionné, comme il est d’usage, sept premiers ou seconds longs métrages en provenance du monde entier.
La Quinzaine des Cinéastes :
1605 longs métrages, 2534 courts et moyens métrages ont été visionnés. Ce sont 18 longs qui seront montrés sur la Croisette.
Créée en 1969 par la Société des réalisateurs de films (SRF), la Quinzaine des Réalisateurs est née en réaction au conformisme et aux « petits arrangements géopolitiques » qui régnaient alors dans la Sélection officielle. Elle a été rebaptisée « Quinzaine des Cinéastes » en 2022 par souci d’inclusivité (la SRF changeant également sa dénomination en Société des réalisatrices et réalisateurs de films).
L’ACID :
Voilà trois décennies déjà que l’ACID, Association du cinéma indépendant pour sa diffusion, programme une section parallèle au Festival de Cannes afin de mettre en lumière d’autres cinématographies que celles des sélections officielles, la Quinzaine des cinéastes et la Semaine de la Critique. Cela permet de dévoiler des œuvres plus étranges, plus étonnantes.
Véritable laboratoire de films audacieux, l’ACID a cela d’original qu’elle est la seule section cannoise dont les films sont sélectionnés uniquement par des cinéastes. Cette année encore, ce sont donc une quinzaine de cinéastes-programmateurs qui visionnent plusieurs centaines de films avant d’en sélectionner une dizaine. Cette année, ils ont visionné plus de 650 long métrages.