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Portrait de la jurée Rose PACATTE (Etats-Unis)

Portrait de la jurée Rose PACATTE (Etats-Unis)

Sœur paulinienne vivant à Los Angeles. Auteure et critique de cinéma depuis plus de 15 ans. Spécialiste de l’éducation aux médias, elle est titulaire d’une maîtrise en sciences des médias de l’Université de Londres et a obtenu un doctorat en communication pastorale de la "Graduate Theological Foundation". Elle fut, entre autres, membre aux jurys œcuméniques de Berlin et Locarno.

Comment abordez-vous ce Jury œcuménique à Cannes ? Quelles sont vos attentes, espérances ?

J’aborde ce Jury œcuménique avec joie et avec le désir d’explorer le cinéma avec cet amour pour l’art et la recherche commune de sens.

Comment le cinéma est entré dans votre vie ?

J’ai regardé des films depuis l’enfance. Le premier film que j’ai vu au cinéma, c’est quand mon père a laissé mon frère et moi choisir House on Haunted Hill avec Vincent Price pour le voir à Noël. J’avais sept ans et mon petit frère six. Pendant que nous y étions, mon père et mon grand frère allaient voir eux Les 10 commandements avec Charton Heston. Notre mère n’était pas contente qu’il nous laisse voir un film d’horreur le jour de Noël !
Mais les deux films qui ont influencé ma vocation à la vie religieuse en tant que sœur paulinienne ont été Le chant de Bernadette et Le dortoir des anges. Ce fut des moments de grâce pour moi.

Quels sont les 3 films majeurs pour vous personnellement ?

C’est une question très difficile ! J’aime différents films à différents moments et pour différentes raisons !
Mais pour répondre à votre question : Le classique de John Ford de 1956, La prisonnière du désert. Bien qu’il s’agisse d’un western classique, il traitait de questions réelles telles que le racisme, la misogynie et, dans une certaine mesure, le mythe d’une « destinée manifeste » que nous, aux États-Unis, continuons à combattre aujourd’hui.
Le deuxième film sera Chinatown de Roman Polanski en 1974. C’est pour moi, presque un film parfait : le noir, le mystère, le bien contre l’avidité et les zones grises de l’éthique entre les deux.
Je finirai avec, non pas un troisième, mais deux... des films allemands que j’adore. Tout d’abord, La vie des autres de Von Donnersmark en 2006 pour sa remarquable vision de l’art et son influence sur la personne humaine et Chère Martha de Sandra Nettelbeck. C’est un film charmant sur la nourriture, l’amour et la famille.

De même, avez-vous un(e) réalisateur(rice) « coup de cœur » ?

Je crois que c’est la vision éthique de Clint Eastwood que j’apprécie le plus en ce moment.

Pour vous, comment définiriez-vous un bon film ?

Un bon film, pour moi, réconforte les affligés et afflige les confortables.

De quelle façon abordez-vous la question « spirituelle » ou « chrétienne » dans votre rapport au cinéma ?

Trois manières :
1) Comme l’a dit un jour le père Bud Kaiser qui a fait le film Romero : le mot Dieu n’est peut-être pas dans le film, mais la réalité est due à la façon dont l’histoire est racontée et le conflit résolu.
2) Quand un film montre ce que signifie être humain au lieu de nous dire comment être chrétien.
3) Quand nous pouvons faire l’expérience d’un film qui est vraiment humain et qui éclaire les réalités humaines, alors nous savons qu’il puise dans l’Évangile. Il n’y a pas de différence entre ces perspectives.

Un dernier mot ?

Comme d’autres l’ont dit avant moi, le cinéma nous donne la possibilité de faire du "cinéma divin", c’est-à-dire de "lire", d’expérimenter et de contempler des histoires à travers la lentille de l’Évangile, comme nous le faisons avec la "lectio divina". Trouver Dieu dans le noir peut être une expérience transformatrice pour soi-même et pour les autres, en rapprochant les gens par le dialogue sur les choses qui comptent.


Pauline sister based in Los Angeles. She has been an award-winning author and film critic for more than 15 years. She is a media education specialist and has a M.Ed. in Media Studies from the University of London. She earned a Doctor of Ministry in Pastoral Communications from the Graduate Theological Foundation. Among others she has served on the Ecumenical Juries in Berlin and Locarno.

How do you approach this Ecumenical Jury in Cannes ? What are your expectations, hopes and expectations ?

I approach this ecumenical jury with joy and a desire to explore cinema with love for the art and the common search for meaning.

How did cinema get into your life ?

I have watched films since childhood. The first film I saw in a theater was when my father let my brother and I choose House on Haunted Hill with Vincent Price to see on Christmas day. I was seven years old and my little brother six. While my father and older brother went to see The Ten Commandments with Charlton Heston. Our mother was not pleased that he let us see a horror film on Christmas Day !
But the two films that influenced my vocation to religious life as a Pauline sister were The Song of Bernadette and The Trouble with Angels. They were occasions of grace for me.

What are the 3 major films for you ?

This is a very challenging question ! I love different films at different times for different reasons !
But to answer your question : John Ford’s 1956 classic The Searchers. Despite being a classic Western it dealt with real issues such as racism, misogyny and challenged, to a certain extent, the myth of « manifest destiny » that we in the US continue to wrestle with today.
The second film would be Roman Polanski’s 1974 film Chinatown. It’s almost a perfect film : noir, mystery, good vs greed and the grey ethical areas in between.
The third is a tie : two German films that I love. One is the 2006 film The Lives if Others by Von Donnersmark for its remarkable insight into art and its influence for good on the human person and Sandra Nettelbeck’s Mostly Martha. It’s a charming movie about food, love, and family.

Similarly, do you have a "favorite" director ?

I think I appreciate the ethical vision of Clint Eastwood the most right now.

What do you think a good film is ?

One that comforts the afflicted and afflicts the comfortable.

How do you approach the "spiritual" or "Christian" dimension in your relationship with cinema ?

Three ways :
1) As Father Bud Kaiser who made Romeroonce said : the word God may not be in the film but the reality is because of how the story is told and conflict resolved.
2) When a film shows what it means to be human instead of telling us how to be Christian.
3) When we can experience a film that is truly human and sheds light in human realities, then we know it is truly of the Gospel. There is no difference between these perspectives.

A last word ?

As others have said before me, film provides us with a way to do ‘cinema divina’, that is, to ‘read’, experience, and contemplate stories through the lens of the Gospels just as we do ‘lectio divina.’ Finding God in the dark can be a transformative experience for self and others bringing people together through dialogue about things that matter.