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Radu Mihaileanu, un président pas comme les autres

Radu Mihaileanu, un président pas comme les autres

En plus des deux films à voir aujourd’hui (Fish tank d’Andrea Arnold et Bak-Jwi de Park Chan-Wook), le Jury œcuménique s’est aujourd’hui réuni pour la première fois à huis clos pour commencer à travailler. Pour son président Radu Mihaileanu, la journée fut très dense. Juste avant, le réalisateur de Va, vis et deviens répondait aux questions des journalistes de RCF venus enregistrés sur le stand une longue émission consacrée au Jury. Pour son 35ème anniversaire, le Jury oecuménique a choisi un président de religion juive, ce qui ne s’est jamais produit. Belle preuve d’ouverture et de dialogue dans un lieu de croisement culturel comme Cannes. Radu Mihaileanu connaît un destin d’une grande richesse. Fuyant la dictature de Ceaucescu en 1980, il fuit son pays, la Roumanie, pour arriver en France. C’est dans notre pays qu’il développera sa vie de cinéaste. Aujourd’hui le réalisateur est très attaché à préciser qu’il est un artiste français. Il a reçu l’invitation du Jury œcuménique avec surprise mais avec beaucoup de fierté et d’honneur. "Nous partageons les mêmes valeurs," explique t-il d’un ton serein, "nous sommes réunis par le cinéma et j’ai hâte de rentrer dans les discussions et de chercher avec vous une certaine vérité. Nous partageons ensemble des questions plus que des réponses". Ce cinéaste indépendant n’hésite pas à rajouter que "Cannes est fait de tout. Il est important que notre jury privilégie les films profonds qui possèdent une exigence et une subtilité". Le cinéma est fait pour émouvoir autant que pour faire réfléchir. La sélection de cette année comporte des films très variés, riches en maîtres dont on a hâte de voir les films. Cette grande envie de découverte anime le président du Jury œcuménique. "J’ai hâte de découvrir et de débattre. Un film a plusieurs vies, celle de la projection puis celle de la digestion, lorsque l’on échange sur ce que l’on a vu. J’ai une grande envie de voir des beaux films, d’être remué, de découvrir de nouvelles cultures. Je m’attends à être enrichi de l’avis des autres jurés. Parfois l’autre m’éclaire sur un aspect du film que je n’aurais jamais remarqué moi-même".

Un désir de rencontre bien partagé qui reflète parfaitement la spécificité de ce Prix qui se veut ouvert sur l’extérieur et sur les autres. Cette dimension se reflète également dans la place particulière que ce Jury occupe à Cannes. Il possède un stand dans le marché du film et tout un réseau d’animation local. Des dizaines de bénévoles travaillent quotidiennement pour accueillir, organiser, distribuer ou à un autre niveau pour développer les liens avec la direction officielle du festival et la mairie de la ville… Peu de jurys ont la chance de pouvoir développer un tel réseau au festival de Cannes. Cette reconnaissance était loin d’être acquise en 1985 date à laquelle le stand a été créé et constitue aujourd’hui le résultat d’une vraie synergie bénévole au niveau local, sur le terrain, dans l’organisation du festival et dans la ville de Cannes.