Depuis deux ans, l’équipe organisatrice du Jury oecuménique accueille des stagiaires. Cette année quatre petits veinards, d’une vingtaine d’année chacun, ont eu la chance de débarquer au festival de Cannes pour découvrir les films et participer à l’animation du Jury.
Thomas, Cindy, Carol et Solveig sont étudiants à la catho de Lyon. Elèves de Michèle Debidour, enseignante et auteur du livre Le cinéma, une invitation à la spiritualité, ils ont été choisis pour partir à Cannes. Tous les quatre se passionnent pour le septième art. En lien avec Louisiane et Viviane, ils effectuent des permanences sur le stand du Jury situé dans le marché du film.
En dehors de ces créneaux, ils y animent à tour de rôle un rendez-vous de cinéphiles appelé "Au fil des films". Chacun travaille sur un réalisateur, ancien primé du Jury œcuménique, et propose au tout venant une demi-heure de présentation : hier Pedro Almodovar qui reçut le prix pour Tout sur ma mère en 1999. "C’est vraiment une chance d’être ici, voir autant de films en si peu de temps, aller aux conférences de presse, c’est magique !", expliquent Cindy et Thomas avec le sourire jusqu’aux oreilles. Carol évoque avec passion l’impact de certains films, Antichrist par exemple. "Ce film m’a beaucoup marqué. Il est très violent mais en même temps, il amène beaucoup à réfléchir. J’ai essayé de comprendre ce que le réalisateur a voulu dire, le travail de deuil, l’expérience psychologique que cela représente, jusqu’où ça peut aller. Ce film m’a incité à me retrouver dans ma propre histoire". Cindy garde en mémoire le souvenir de la projection de Jaffa réalisé par Keren Yedaya, un long métrage de la catégorie « Un certain regard », en présence de l’équipe du film. « Après le générique de fin, le comédien et le réalisateur se sont levés, on était tous autour d’eux à les applaudir, on les sentait très émus, c’était vraiment un moment inoubliable d’être là avec eux dans la salle ».
Thomas, Cindy, Carol et Solveig ne savaient pas qu’il existait un prix chrétien à Cannes. Ils trouvent étonnant et intéressant que dans un festival comme celui-ci on puisse avoir un tel regard sur la compétition. Un regard qu’ils qualifient de "décalé", porteur de sens et de culture. "L’équipe du jury œcuménique nous a fait un accueil formidable dès le premier jour. On sent une ambiance chaleureuse et dynamique".
Nos stagiaires engrangent donc les souvenirs, gardent des images pour longtemps, y compris pour les projets qui les attendent. Cindy voudrait entrer à l’école d’art et culture de Lyon et pouvoir créer elle-même. Carol envisage de faire un master de philosophie de l’art et veut continuer à étudier le cinéma, peut-être même un jour l’enseigner. Quant à Thomas, il veut s’orienter dans l’urbanisme. Il adore aussi dessiner et créer. Il projette même de faire un film d’animation. On leur souhaite à tous bonne route !