Etre festivalier à Cannes relève du défi exaltant et passionnant. Energie, débrouillardise, audace, persévérance, organisation, passion en sont les maîtres mots. Certes l’aventure n’est pas de tout repos. Pendant 13 jours, le cinéphile festivalier est soumis à des rythmes intenses. La vie du palais prend des allures de monde virtuel, comme coupée du monde extérieur. Se mettre au service du cinéma et de la communication, tel est le vecteur commun de cet univers où l’on croise le meilleur et le pire. Une société humaine reproduite à petite échelle en somme, où, comme dans une bulle, règne un monde connexions et de technologies.
Parmi les festivaliers, les jurés du prix œcuménique vivent leur grand jour, celui de la première immersion dans une journée cannoise. Sous le regard d’une caméra de France 2, le jury fait toute l’après-midi la visite du palais et découvre le stand du prix oecuménique situé en plein cœur du marché du film. Tous les jours à 14h00 des stagiaires y organiseront une animation destinée au grand public. Pas le temps de dire ouf, il est déjà 17h00, il va falloir songer à se rendre à la deuxième projection… Après s’être mis en condition avec Pixar, les jurés entrent dans le vif du sujet avec le premier film en compétition Chun Feng Chen Zui de Ye Wan (Nuits d’ivresse printanières) de Lou Ye, un voyage désenchanté aux confins de la jalousie et de l’obsession amoureuse, avec pour thème central l’homosexualité masculine sur fond de mal-être de la jeunesse chinoise.
Que l’on soit connu ou pas, festivalier anonyme ou au contraire sous le feu des projecteurs, une journée passée à Cannes c’est de la magie en plus, des souvenirs de cinéphile que l’on gardera longtemps et dont il est bon de profiter sans attendre.