Présents à Cannes dans les premières années du Festival, les catholiques et les protestants ont décidés en 1974 de remettre ensemble un prix œcuménique à un film de la compétition officielle.
Au fil des années, des réalisateurs prestigieux comme Herzog, Wajda, Tarkovski, Cavalier, Loach ou Almodovar ont été primés par ce jury soucieux de mettre en avant des qualités artistiques au service d’un message. Ce ne sont pas des films religieux et certains sont même issus d’autres cultures, d’autres systèmes de pensée. Mais tous, comme le japonais Shinji ou l’iranien Makhmalbaf, montrent des hommes et des femmes en prise avec la réalité de la vie, la souffrance et la joie, à travers l’œuvre d’un artiste. Tous les films primés permettent aux chrétiens d’enrichir leur foi et à tous les spectateurs de réfléchir sur leur condition. Justice, dignité humaine, droits de l’Homme, solidarité et réconciliation, ces valeurs, au cœur de l’Evangile, sont partagés par des hommes et des femmes issus d’autres religions, d’autres cultures.
Pour célébrer ces 35 ans de présence au cœur même du Festival, Inter-Film et Signis, les deux associations qui mettent chaque année en place ce jury, ont demandé au réalisateur Radu Mihaileanu de le présider. Présence forte d’un artiste issu de plusieurs cultures et d’une autre sensibilité religieuse, il témoigne, avec les 5 autres jurés, de cet esprit d’ouverture et de fraternité qui permet de construire un monde plus humain.