
Nationalité : France, Luxembourg
Genre : Drame
Durée : 1h45
Date de sortie : 10 septembre 2025
Réalisateur : Jafar Panahi
Acteurs principaux : Vahid MOBASSERI ; Mariam AFSHARI ; Ebrahim AZIZI
Après un simple accident, les événements s’enchaînent...
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
22 mai 2025
Mais quelle mouche a donc piqué Vahid ? Nous le voyons agité, imprévisible. Le premier rebondissement ne tarde pas : il a cru reconnaître son bourreau d’il y a quelques années. Mais il n’est pas si sûr, il lui faudra chercher d’autres témoins pour s’en assurer…
Construisant son film comme une fable où des personnages se joignent les uns après les autres au groupe en quête d’un objet désiré - ici la vérité -, Jafar Panahi invite le genre de la comédie, rare dans le cinéma iranien dans ce nouveau long métrage tourné dans clandestinité.
Derrière cet habillage, Un simple accident s’inscrit dans la veine du cinéma iranien engagé. Très politique, lorsqu’il décrit le portrait au vitriol d’un bourreau sans remords et les mauvaises raisons d’un régime de terreur. Social, lorsqu’il s’intéresse à la résilience des victimes en dressant une panoplie de portraits : ceux qui ont tourné la page, ceux qui aspirent à une vraie justice, ceux toujours rongés par la soif de vengeance. Un propos d’actualité, malheureusement.
Tout est magnifique dans ce film : la mise en scène sobre mais travaillée, la qualité de l’image, le jeu des acteurs et les dialogues de plus en plus incisifs.
22 mai 2025
Jafar Panahi a tourné ce long-métrage sans autorisation officielle de son pays où Ali Khamenei et le régime autoritaire et théocratique sévissent.
Sorte de triller dramatico-comique, ce film tient magistralement en haleine tout en apportant une superbe touche d’humour. La première séquence se déroule dans la nuit noire. Un homme au volant avec sa femme voilée et sa fille commet Un simple accident. Un ouvrier du garage attenant répare la voiture endommagée pendant qu’une séquence énigmatique se déroule dans ce garage : les attitudes d’étonnement et de doute de Vahid, le collègue du garage, laissent le flou s’installer. Il croit reconnaitre son ex-bourreau dit « la guibole », dont la démarche claudicante caractéristique a hanté ses longs jours de geôle lorsqu’il était otage et supplicié de la dictature iranienne. Il s’en suit un enchaînement d’événements et c’est autour et dans cette camionnette que va se dérouler ce presque huis clos aux séquences tant truculentes que dramatiques.
De nombreux hors champs tiennent le spectateur en haleine, le laissant dans le doute comme la séquence finale magistrale laissant ouverte sur l’issue et le destin de Vahid.
Ce film est avant tout une réflexion philosophique et humaniste, interrogeant sur les conséquences des actes de vengeance ou celles de la clémence et le pardon.