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The President’s Cake

Mamlaket Al-Qasab
Quinzaine des Cinéastes
The President's Cake

Nationalité : Irak
Genre : Drame
Durée : 1h52
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Hasan Hadi
Acteurs principaux : Baneen Ahmad Nayyef

Dans l’Irak de Saddam Hussein, Lamia, 9 ans, se voit confier la lourde tâche de confectionner un gâteau pour célébrer l’anniversaire du président. Sa quête d’ingrédients, accompagnée de son ami Saeed, bouleverse son quotidien.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

« Pourquoi tu es en retard ce matin ? Pourquoi tu ne seras pas samedi à l’anniversaire de S. Hussein »… Tous ces pourquoi répétés dans "The President’s cake" pourraient résumer l’enjeu du premier film de Hasan Hadi sur les années Sadam Hussein et les restrictions onusiennes. Pourquoi tant de haines et d’injustices dans la société irakienne en 1990 ?
Les trajectoires de vie de Bibi et Lamia, Saeed et son père handicapé, permettent au réalisateur de nous plonger dans l’atmosphère délétère de sa propre enfance : entre dévotion soumise au président despote et crainte de représailles, entre corruption et marchandisation à outrance.
Par le prisme du regard sur cette société des deux jeunes protagonistes, le spectateur est plongé – parfois avec humour comme peuvent en faire montre deux enfants encore à l’âge du jeu – dans les univers étatiques devenus impitoyables (école, commissariat, hôpital). C’est là l’occasion de valoriser l’ingéniosité de la jeune génération qui, pour se tirer des pires situations, use de résilience : on peut faire confiance en sa capacité à attendrir le public par son obstination et son discernement.


The President’s Cake est tourné en Irak et se déroule dans les années 90, au moment où l’embargo américain provoquait une pénurie alimentaire gravissime dans le pays. Ce film est réalisé à hauteur d’enfant, au cœur de ce pays étranglé par les sanctions internationales et gouverné par un pouvoir autoritaire indifférent à la misère de sa population.
Lamia, 9 ans et orpheline, vit avec sa grand-mère. Tirée au sort par son professeur, elle est chargée d’une mission importante : réunir les ingrédients nécessaires à la préparation d’un gâteau pour célébrer l’anniversaire du président Saddam Hussein. Ce point de départ presque burlesque devient le moteur d’un récit d’initiation dans lequel Hasan Hadi brosse un portrait de son pays : dévotion au président, crainte de représailles, importance de la corruption, marchandisation, troc, pénurie, administration pléthorique et inefficace...
Cette œuvre est empreinte de tendresse, de simplicité et d’émotion dans le parcours des deux enfants, cependant elle dévoile en arrière-plan un message politique dénonçant l’absurdité d’un régime au culte de la personnalité, ainsi que la misère économique dans laquelle étaient plongés les Irakiens, dans les années 90.


C’est à hauteur d’enfants que le réalisateur Hasan Hadi nous dévoile le quotidien de son enfance dans l’Irak de Saddam Hussein. Le film s’ouvre sur un magnifique ballet de barques à travers la brume dans la région des marais à l’embouchure du Tigre, où Lamia et Ahmed pagaient pour se rendre à l’école. Lamia vit avec sa grand-mère Bibi et son coq Hindi, Ahmed avec son père infirme. Pour le jour anniversaire de Saddam Hussein Lamia est désignée pour apporter un gâteau et Ahmed des fruits. Autant dire "mission impossible" à l’heure des sanctions internationales et des pénuries.
Commence alors une véritable odyssée à travers les ruelles et les marchés bondés de la ville, avec un détour par l’hôpital et le commissariat, dans l’effervescence de la préparation de l’anniversaire. Les enfants débordent d’ingéniosité, de débrouillardise ; ils livrent une véritable course contre la montre, avec le coq Hindi au cou pour l’une et la montre de son père pour l’autre.
Avec beaucoup d’humour le réalisateur nous délivre ici son message politique, dénonçant l’absurdité d’un régime au culte de la personnalité, dans un pays ruiné, sous les bombes américaines.