Nationalité : U.S.A., France, Lettonie
Genre : Biopic, Drame
Durée : 2h08
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Kristen Stewart
Acteurs principaux : Imogen Poots, Thora Birch, Charlie Carrick
Ayant grandi dans un environnement ravagé par la violence et l’alcool, la jeune Lidia peine à trouver sa voie. Elle parvient à fuir sa famille et entre à l’université, où elle trouve refuge dans la littérature. Peu à peu, les mots lui offrent une liberté inattendue…D’après le roman autobiographique de Lidia Yuknavitch.
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
19 mai 2025
L’eau est l’élément vital de Lidia, sa passion et son refuge. Avant de devenir une femme sereine et épanouie, elle est passée par tous les affres de la construction de son identité après une enfance volée par un père abusif. Elle a voulu tout oublier et s’est perdue dans les vapeurs de drogues et d’alcool. Elle a tout fumé, tout bu, a tout connu des hommes, les doux et les durs, avant de rencontrer le bon. Elle s’est retrouvée grâce à l’écriture. Mettre des mots sur ses maux lui a permis de pallier sa voix quasi muette depuis l’enfance. En osant écrire l’indicible, elle se débarrasse de sa haine et peut enfin guérir et avancer.
The Chronology of Water est le premier film en tant que réalisatrice de l’actrice américaine Kirsten Stewart. Le récit est subtilement construit et la réalisation bien maîtrisée. La progression dans la narration est particulièrement prégnante à l’écran. Les images se consolident à l’unisson de l’évolution de Lidia. D’abord floues et saccadées, comme des souvenirs longtemps enfouis, elles se stabilisent et s’éclaircissent jusqu’à devenir nettes et posées au bout du chemin.
Résolument optimiste et profond, The Chronology of Water insiste sur la résilience d’une femme qui, en abandonnant la haine et en choisissant le pardon, vit une véritable épiphanie.
19 mai 2025
Le cheminement de Lidia pour se reconstruire après avoir été abusée par son père, se déroule sur cinq chapitres, de l’enfant à la mère. Lidia passe de la soumission au père à la révolte par la débauche de sexe, la drogue, l’alcool, l’automutilation pour s’achever par l’Ecriture. Dès le début du film, l’eau est un élément important, un refuge pour Lidia. On y nage, on plonge sous l’eau, on y jette des cendres, on y oublie tout et on s’y purifie. La poésie est là dans l’eau que l’on entend couler, dans les bruits intérieurs et extérieurs à elle, comme un murmure. En utilisant une écriture non linéaire, Kristen Stewart fait jaillir les souvenirs en utilisant la voix off de Lidia. Ce film est l’histoire de traumatisme et de résilience. Le spectateur sort du film marqué et rempli des paroles de Lidia, qui a trouvé la rédemption par l’acte d’écrire : « je voudrais exister au-dessous des mots ».
18 mai 2025
C’est peu dire que ce film est un choc, tant par la créativité de son univers cinématographique que par son sujet, dérangeant et puissant.
C’est l’histoire de la renaissance d’une femme, Lidia Yuknavitch, mal partie dans la vie à cause d’un père cassant, violent, abuseur. Une histoire qui se déroule sur trois décennies au moins ; on ne guérit pas facilement de pareilles blessures. Elle sombrera dans l’alcool, la drogue, les expériences sexuelles sans avenir… Le sort s’acharnera encore lorsqu’elle donnera naissance à un enfant mort-né. Mais l’eau et l’écriture lui insufflent une énergie vitale indéfectible et quelques rencontres la sauveront. C’est un drame intime et sombre, une vie qui passe par des chemins de traverse. Mais on s’attache à ce personnage admirablement interprété par Imogen Poots, et si le mot rédemption signifie quelque chose alors, ce film en raconte l’expérience.
Le montage est fait de nombreux flashbacks utilisés de façon originale, souvent accompagnés de paroles issues du roman lui-même, difficiles mais toujours poétiques. Un film passionnant, un peu trop foisonnant et difficile à suivre mais fondamentalement beau. Il suscitera des débats passionnants !
