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Resurrection

Compétition
Resurrection

Nationalité : Chine, France
Genre : Policier, Drame, Science Fiction
Durée : 2h40
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Bi Gan
Acteurs principaux : Jackson Yee, Shu Qi, Mark Chao

Dans un monde où les humains ne savent plus rêver, un être pas comme les autres perd pied et n’arrive plus à distinguer l’illusion de la réalité. Seule une femme voit clair en lui. Elle parvient à pénétrer ses rêves, en quête de la vérité…


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Dans un futur où tout s’est écroulé et où les rêves et la mort n’existent plus, se pose la question de la vie. Certains préfèrent refuser leur immortalité pour s’évader dans les songes : ce sont les "rêvoleurs". Les "Grands Autres" doivent les réveiller régulièrement afin de préserver la continuité du temps. Ce conte fantastique asiatique, à mi-chemin entre “Alice aux pays des merveilles” et “La belle et la bête” développe un scénario acrobatique encore plus complexe qu’”Inception” ! Au gré de passages poétiques, il multiplie les références aux films classiques, parsemées de ci de là. Découvrir une culture cinématographique différente est toujours enrichissant mais parfois, quand on n’a pas tous les codes, ce n’est pas si évident. La science-fiction est -en règle générale- un terrain de jeu pour les scénaristes et le réalisateur s’en donne ici à cœur joie !
Son imagination débridée donne tout, comme en état d’urgence, comme si c’était son dernier film, c’est presque trop. Les scènes oniriques des 4 époques n’ont cependant pas de trames précises ni de liens entre elles, c’est dommage. Quant à son intention, est-ce une métaphore philosophique, un pamphlet politique ou juste un défi esthétique ? Dans le doute, si l’on ne peut s’accrocher au fond, on peut en admirer la forme.


Le titre Résurrection, porte en lui le bouillonnement de la sortie des enfers, tant pour la genèse de cette réalisation, c’est à dire l’histoire du cinéma que pour le narratif horrifique et post-apocalyptique de la première partie et du final, le tout malgré une musique inspirée de Bach pour conférer à l’œuvre un lien de cohérence et un brin de mysticisme.
En effet , "BI GAN", qui avait littéralement fait exploser la forme cinématographique au festival de Locarno et à Cannes avec Un grand voyage vers la nuit remet ça en 2025 avec cette litote : regardez, le cinéma est mort mais je suis là pour le ressusciter. Et cela se vérifie par un nombre de séquences impressionnantes sur les événements cinématographiques, à la fois techniques-la mise boite des images- que celle des réalisateurs (Frères Lumière, Orson Welles et Godard entre autres).
Pour cela il utilise un narratif fantastique à travers la science fiction et la forme policière avec quelques aller-retour de style vampires (voir synopsis) et une écriture sous la forme bulles-inserts vecteurs de dialogues du cinéma muet, très rétrogrades et moches.
C’est donc très dense, un peu brouillon, mais ce film aurait été clos quarante huit heures avant la projection à Cannes. Onéreux à produire (14/15 millions de $ prévus) mais brillantissime et de type expérimental : enfin un peu de septième art !