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Partir un Jour

Hors Compétition
Partir un jour

Nationalité : France
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h 38
Date de sortie : 13 mai 2025
Réalisateur : Amélie Bonnin
Acteurs principaux : Juliette Armanet, Bastien Bouillon, François Rollin

Alors que Cécile s’apprête à réaliser son rêve, ouvrir son propre restaurant gastronomique, elle doit rentrer dans le village de son enfance à la suite de l’infarctus de son père. Loin de l’agitation parisienne, elle recroise son amour de jeunesse. Ses souvenirs ressurgissent et ses certitudes vacillent…


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Cette comédie musicale oscille entre fraîcheur et profondeur. Fraîcheur d’une romance de jeunesse retrouvée et profondeur de la fameuse question existentielle : " Ai-je fait les bons choix et quelle est ma priorité dans la vie ?" Le fil conducteur reprend une dizaine de chansons françaises populaires et, en toile de fond, le milieu de la restauration offre un décor en accord avec la problématique principale.
La seconde thématique est la confrontation entre deux mondes : le parisien et le rural, avec en arrière-plan le restaurant gastronomique de l’héroïne, Cécile gagnante de Top Chef, et celui de ses parents, un routier du Loire-et-Cher. Teinté d’humour et de nostalgie, le film montre la réalité d’un métier stressant pour lequel l’obstination peut avoir de graves conséquences. Juliette Armanet, pour son premier rôle, a réussi à convaincre par sa sincérité et la pertinence de son jeu. Quant aux deux rôles masculins qui forment avec elle ce trio amoureux, ils lui donnent parfaitement la réplique.


Partir un jour d’Amélie Bonnin, replonge son héroïne, Cécile à la trentaine, dans le monde de son enfance. Dans une "trappe spatio-temporelle" comme le dit l’un des acteurs. Le film manie avec astuce la comédie musicale pour retourner dans les années 90 et y apporter un côté "vintage". Cependant la musique n’est qu’un prétexte pour retrouver le monde de l’enfance et le restaurant routier où elle a vécu. Cette nostalgie, la réalisatrice nous la fait partager et c’est avec émotion que nous écoutons la chanson de Claude Nougaro reprise par Francois Rollin : Cécile. La réalisatrice évoque, outre le conflit de génération, les difficultés pour tout un chacun d’assumer son changement de classe sociale, le père assumant à contrecœur la réussite de sa fille.


Le festival de Cannes de cette année a été ouvert en karaoké avec le premier long métrage d’Amélie Bonnin : Partir un jour. Cette romance musicale portée par Juliette Armanet est un film de nostalgie, de sincérité et de simplicité, où les classiques populaires de la chanson française – comme Cécile, ma fille de Nougaro ou Partir un jour des 2Be3 – deviennent des hymnes personnels qui racontent l’histoire de chacun. Au premier abord, le choix du karaoké peut surprendre, mais il touche par la justesse et l’émotion des performances. Les personnages vivent à travers un souvenir d’enfance, un premier amour et même à travers un rêve, mis alors en musique.
À partir du regard doux et sincère de la réalisatrice, se dessine un féminisme lumineux, incarné par des femmes libres et touchantes. Nous avons eu le droit à une ouverture de festival inattendue, touchante, pleine de cette nostalgie joyeuse qui fait du bien.


Vous êtes au bord du "burn-out", la vie vous semble morne et grise, vous ne voyez pas le temps passer du fait de votre agitation ? Allez voir ce film bourré de sensualité, de justesse, de finesse et vous comprendrez ce qu’est la régression et le retour aux sources.
C’est un film sur les émotions portées par les chansons populaires, d’un réalisme poétique assumé mais d’une extrême sensibilité, où les paroles des chansons - exprimées par les comédiens eux mêmes, hors studio sur le plateau - ne se contentent pas d’évoquer des souvenirs mais font partie du narratif présent ou passé des protagonistes. Cela crée un effet étrange : le présent et le passé se percutent, l’avenir est incertain, les questions se posent.
Souvent, à la quarantaine, l’entrée dans le monde du travail en post adolescence digérée, les réminiscences des souvenirs auditifs, olfactifs, visuels, tactiles, odoriférants, gustatifs nous troublent et nous conduisent à l’introspection. De ce fait, la recherche d’un sens à donner à sa vie, sur des valeurs autres que la réussite ou l’argent, conduisent à des valeurs pérennes.
Un bijou fragile qui n’est pas une comédie musicale mais un film musical. Cet OVNI cinématographique est à voir de toute urgence.


Pour la première fois, un premier film a fait l’ouverture du Festival de Cannes. Partir un jour était à l’origine un court métrage d’Amélie Bonnin, où un héros revient dans son pays natal. La réalisatrice inverse ici les rôles et construit - autour de personnages forts, sincères, simples et attachants - un film rafraîchissant, nostalgique et drôle.
La cinéaste a eu une excellente idée de réaliser une comédie musicale, à la BO marquée par les années 90, qui pourrait faire penser au film d’Alain Resnais "On connaît la chanson". Elle mobilise un vaste répertoire musical français, où la plupart des situations du film sont amorcées ou désamorcées en chanson. Pour la réalisatrice, la musique est partout dans nos vies et constitue un socle commun, voire un lien générationnel. Le titre évoque le "Partir un jour" des 2Be3 ou bien « un temps, que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître » comme nous le chantait Aznavour.
Ce film permet de renouer avec son passé et revenir à ses racines, d’explorer la force des souvenirs et des choix de vie. Mais « partir un jour, sans retour » nous fait-il quitter totalement notre passé ?