
Nationalité : Palestine
Genre : Drame
Durée : 1h 27min
Date de sortie : 25 juin 2025
Réalisateur : Tarzan Nasser, Arab Nasser
Acteurs principaux : Nader Abd Alhay, Majd Eid, Ramzi Maqdisi
Il était une fois, à Gaza en 2007. Yahya, étudiant rêveur, se lie d’amitié avec Osama, dealer charismatique au grand cœur. Ensemble, ils montent un trafic de drogue, caché dans leur modeste échoppe de falafels. Mais ils croisent le chemin d’un flic corrompu venu contrarier leur plan.
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
19 mai 2025
Il est toujours difficile de parler d’un film à visée politique en restant impartial. Cependant, l’histoire pourrait se situer n’importe où, dans un pays forcément en guerre puisque les protagonistes vivent de système D quotidien. L’embargo engendre le marché noir et l’argent, la corruption. Un étudiant un peu rêveur, un restaurateur dealer et un policier véreux s’enlisent dans un sempiternel désir de vengeance. Le flic tue le dealeur ; l’étudiant tue le flic ; le témoin tue l’étudiant... Menaces, intimidations, violence, le cercle vicieux... Que reste-t-il, quand on n’a plus rien, sinon ce moteur immonde ? Hélas, "œil pour œil, dent pour dent" n’a pas de nationalité et comme le dit à juste titre le grand Gandhi : "si on continue ainsi on va tous finir aveugles et édentés." Quand cela va-t-il s’arrêter ? Partis de Gaza pour faire ce film, les frères Nasser veulent montrer au monde ce qui se passe dans leur pays avec des images de bombardements ou la voix de Donald Trump qui veut le transformer en Riviera. Comme il est dit dans le film, le cinéma peut être un acte de résistance. Mais, sans donner de leçon, attention de ne pas attiser la haine avec la haine.
20 mai 2025
Ce film tourné avant le 7 octobre 2023 offre tout d’abord une perspective historique intéressante dans le contexte actuel : Israël avait entrepris un blocus de la bande de Gaza en 2007, dont les protagonistes (fictifs) soulignent les conséquences (réelles). Il y a eu aussi des campagnes de bombardements en 2008, dont le film restitue quelques images saisissantes.
C’est la toile de fond de cette fiction concise, à la mise en scène sobre mais au rythme soutenu. Elle nous transporte au cœur de Gaza sur un ton parfois comique, avec beaucoup d’empathie pour ces petits délinquants et un ton satirique, s’agissant de la corruption des élites.
Le film puise dans plusieurs genres, de la comédie au policier, sans oublier le côté politique et c’est peut-être là que le bât blesse : le scénario comporte la mise en abyme du tournage d’un film en hommage aux combattants armés. Une parodie sans doute ? Ce n’est pas très clair et l’on peut être gêné en l’absence d’un appel à la paix.