Nationalité : France, U.S.A.
Genre : Comédie
Durée : 1h 45min
Date de sortie : 8 octobre 2025
Réalisateur : Richard Linklater
Acteurs principaux : Guillaume Marbeck, Zoey Deutch, Aubry Dullin
Ceci est l’histoire de Godard tournant « À bout de souffle », racontée dans le style et l’esprit de Godard tournant « À bout de souffle ».
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
22 mai 2025
Nouvelle Vague rend hommage au cinéma en retraçant le tournage du mythique À bout de souffle de Jean-Luc Godard. Ce film est comme on dirait une idée de génie pour capter l’élan révolutionnaire du jeune cinéaste qui a changé le monde du cinéma à tout jamais. Godard y apparaît audacieux, incompris, souvent seul à croire en sa vision. Son histoire est profondément inspirante, surtout aux cinéastes, car elle parle à tous les rêveurs, à tous ceux qui veulent réaliser des films sans suivre les règles. Le réalisateur, Linklater, nous rappelle que tout est possible, qu’il n’existe pas une seule façon de faire du cinéma et que le succès peut naître de la liberté, du doute et de l’intuition.
Nouvelle Vague est aussi un pur plaisir esthétique. C’est un film sublime en noir et blanc. Il est d’une beauté et d’une élégance intemporelle qui représente bien les années 60 avec ses décors parisiens, ses bistrots, ses voitures, ses costumes et le jazz. Tout respire la liberté et la classe des sixties, là où le cinéma s’est émancipé. En plus de Godard, on croise des personnages iconiques de cette époque comme Truffaut, Chabrol, Juliette Gréco et Jean Cocteau. On découvre les échanges passionnés qu’ils ont pu partager et les chemins qui les ont menés à devenir les piliers d’un cinéma en pleine révolution. Nouvelle Vague est un magnifique hommage à l’émancipation artistique et un appel à oser.
21 mai 2025
Ce long-métrage du texan américain Richard Linklater évoque avec humour et passion la genèse et le tournage du film A bout de souffle en 1960 de Jean-Luc Godard. Ce genre de making of en trompe l’œil nous plonge d’emblée dans l’ambiance des années 60, au sein du bureau effervescent des Cahiers du cinéma où se côtoyaient François Truffaut, Jacques Rivette, Claude Chabrol, Eric Rohmer et bien d’autres.
Le film est léger, jalonné de répliques pleines d’humour de Jean-Luc Godard magistralement interprété par un acteur méconnu, Guillaume Marbeck : il est rebelle, impétueux, visionnaire, parfois incompris ; il revendique sa liberté du choix de sa technique nouvelle et apporte la libération des contraintes dans la façon de filmer. Le réalisateur demande aux acteurs de jouer avec naturel, ce que fait Zoe Deutsch avec talent pour interpréter Jean Seberg. Godard voulait des prises moins nombreuses avec un résultat plus spontané et un tournage en extérieur permettant aux passants de la ville d’être d’excellents figurants.
Cette superbe mise en abyme en noir et blanc de Richard Linklater retrace l’aventure de ce premier long métrage de Jean-Luc Godard qui vaudra à celui-ci la reconnaissance de réalisateur d’un chef-d’œuvre.
19 mai 2025
De tous les films de la compétition, c’est sans doute celui qui - avant même sa présentation - a fait couler le plus d’encre et qui est le plus cinéphile. Nouvelle Vague est une réjouissante comédie qui recrée le tournage d’A bout de Souffle de Jean-Luc Godard ainsi qu’une réflexion sur l’art du cinéma.
Richard Linklater raconte, dans l’ordre des événements, une fabuleuse série d’épisodes qui reconstituent sur 20 jours, jour par jour, le tournage d’A bout de souffle. Nouvelle Vague est tourné soixante-cinq ans plus tard, les lieux sont revus ainsi que certaines scènes cultes (Jean Seberg et Jean-Paul Belmondo sur les Champs-Élysées...) et les acteurs choisis ressemblent aux originaux. Richard Linklater montre aussi les partis pris de ce tournage extraordinaire, sans scénario écrit à l’avance, ni lumière artificielle, ni maquillage, ni horaires fixes.
Ce film emblématique sorti en 1959 - à l’heure du « cinéma-révolution », et en lien avec les Cahiers du cinéma - regroupait les réalisateurs et critiques en devenir, tels que François Truffaut, Claude Chabrol, Éric Rohmer, Jacques Rivette. Et bien d’autres encore, que l’on voit dans ce long-métrage.
Dans un noir et blanc qui semble d’époque, ce « voyage dans le temps du cinéma » est saisissant et le résultat, une magnifique réussite.
18 mai 2025
Quelle bonne idée de tourner un film sur le tournage d’un film et quel film ! "À bout de souffle" est devenu mythique ainsi que ceux qui ont initialisé le mouvement "Nouvelle vague" : Godard, Chabrol, Truffaut, le trio de réalisateurs le plus représentatif de ce nouveau genre et tant d’autres que l’on croise, tels que Juliette Gréco ou Jean Cocteau. Nous suivons Jean-Luc Godard, joué par Guillaume Marbeck, dans l’élaboration de son œuvre de A à Z, de la conception au montage en passant par le choix de ses collaborateurs. Ambitieux et persévérant, il a vraiment trouvé un style narratif particulier, en rupture avec ce qui se faisait habituellement, imprévisible et naturel, et une direction d’acteur libre et spontanée. Génie artistique ou enfant terrible du cinéma ? Les acteurs, les lieux parisiens, le noir et blanc, le jazz, l’image pelliculée, tout nous ramène aux années 60, à cette époque novatrice et insouciante. On y refait le monde dans les bars et on écrit dans le métro. Aubry Dullin dans le rôle de Belmondo et Zoey Deutch dans celui de Jean Seberg sont bluffants de ressemblance et les dialogues sur les techniques cinématographiques sont des leçons, parfois philosophiques, sur la nécessité de cet art.
