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Zan o Bacheh

Femme et enfant / Woman and Child
Compétition
Zan o Bacheh

Nationalité : Iran
Genre : Drame
Durée : 2h11
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Saeed Roustaee
Acteurs principaux : Payman Maadi, Parinaz Izadyar, Soha Niasti

Mahnaz, une infirmière de 45 ans, élève seule ses enfants. Alors qu’elle s’apprête à épouser son petit ami Hamid, son fils Aliyar est renvoyé de l’école. Lorsqu’un un accident tragique vient tout bouleverser, Mahnaz se lance dans une quête de justice pour obtenir réparation...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Belle surprise du Festival de Cannes pour cet opus Iranien.
Ne nous leurrons pas, la résilience et la résistance d’une mère de famille (Mahnaz) célibataire, médecin, deux enfants, face au patriarcat représenté, entre autre, par le surveillant général de l’école de son fils et son prétendant, n’est qu’une métaphore de la résistance du peuple Iranien face à la dictature Islamiste de la république Iranienne.
C’est à travers le processus de deuil que s’organise la narration sous la forme de plusieurs séquences qui sont autant de récits la menant au combat telle une Antigone honorant, non pas la mémoire de son frère, mais celui de son enfant qui est présenté comme un « petit chenapan ».
Épique, pourrait être, aussi, la séquence finale, très pure stylistiquement, clouant Mahnaz, au panthéon des mères héroïques, imprégnées d’amour maternel, alors que quelques secondes plus tôt le regard de cette femme, incarnée par l’actrice Parinaz Izadyar, était celui d’un assassin.
Très belle réalisation de Saeed Roustaee, tant sur la forme que sur le fond.


Après « Leila et ses frères », qui lui avait valu six mois de prison et une interdiction de tourner, Saeed Roustaee revient avec un drame familial bouleversant. Malgré une censure toujours aussi pesante en Iran, il poursuit une œuvre courageuse, ancrée dans un cinéma social de résistance. Avec « Woman and Child », chaque plan devient un acte de bravoure, dans un pays où montrer une femme sans voile peut encore envoyer en prison.
Il continue de dénoncer, avec une précision bouleversante, les structures oppressives du patriarcat et la brutalité d’un système qui malmène les femmes et les enfants. « Woman and Child » n’est pas qu’un film sur l’injustice : c’est un hommage à la dignité féminine, à la résilience maternelle, à l’amour familial face aux tempêtes sociales.
Impossible de ne pas être bouleversée, parce que cette histoire, malgré sa fiction, reflète le réel de tant de femmes qu’on préfère ignorer. Parce que ce monde, si dur avec les mères célibataires, si prompt à trahir celles qui ne rentrent pas dans ses cases, continue d’exister. Et malgré tout, Roustaee filme l’amour, la tendresse, les éclats de vie. Il filme la douleur, oui, mais sans jamais enlever aux femmes leur force. Voilà un film nécessaire. Un geste politique. Un acte de courage artistique.