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La Ola

La Vague
Cannes Première
La Ola

Nationalité : Chili, U.S.A.
Genre : Comédie dramatique
Durée : 2h09
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Sebastián Lelio
Acteurs principaux : Daniela López, Avril Aurora, Lola Bravo

Une étudiante chilienne s’implique dans un mouvement féministe au sein de son université. Soudain, elle se retrouve au centre du mouvement.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Le réalisateur chilien Sebastian Lelio aime les histoires de femmes. Son nouveau long métrage filme une révolte estudiantine en musique. L’histoire personnelle de Julia se confond avec la déferlante féministe qui déchire la société chilienne toute entière. Il est question de harcèlement et de consentement, de viol et de mémoire, mais surtout de femmes qui osent faire entendre leurs voix. Le patriarcat est l’ennemi à abattre et l’on va jusqu’à rejeter la notion même de père.
Le genre de la comédie musicale permet tous les excès. Le sérieux du propos n’est pas dénué de traits d’humour qui viennent ponctuer la narration et l’empêchent de tomber dans la caricature. Car sous des aspects qui peuvent paraître excessifs, le récit est en fait assez équilibré et pose bien tous les ressorts du débat qui agite nos sociétés sur les nouveaux codes des relations entre hommes et femmes.
La Ola est un film au rythme enlevé et aux chansons entêtantes. Les chorégraphies sont particulièrement soignées et bien filmées. Le tout mêlant habilement un sujet sociétal prégnant à la légèreté d’envolées lyriques bien maîtrisées.


La ola est un film hors normes, tant la musique et la danse prennent une place centrale et signifiante dans ce qui est un drame social et intime. Les chorégraphies - mises en scène dans l’immense hall de l’université des arts - magnifiques visuellement et au niveau sonore soutenu, convoquent des dizaines de danseuses. Longues et nombreuses, elles dégagent une énergie et une force de révolte impressionnantes.
Il n’en fallait pas moins sans doute pour aborder le sujet des abus contre les femmes, délicat s’il en est. Le scénario se met rapidement en place, avant de connaître des rebondissements surréalistes et symboliques. Dès lors la chorégraphie prend le dessus, et ce sont les paroles qui font sens. « Elle a élevé la voix » et soulevé la vague… Mais « qu’est-ce que la voix ? du vent ! ». En convoquant les racines profondes du patriarcat dans nos sociétés, le film se révèle être une réflexion approfondie et juste sur le consentement, sur la mémoire, sur l’accueil de la parole des témoins, sur le risque d’exclusion qui les guette.
C’est une œuvre engagée ; le film adopte une tonalité militante éventuellement malaisante. Mais le cinéma n’est-il pas là aussi pour bousculer notre esprit ?