
Nationalité : Belgique, France
Genre : Drame
Durée : 1h 13min
Date de sortie : 1 octobre 2025
Réalisateur : Laura Wandel
Acteurs principaux : Léa Drucker, Anamaria Vartolomei, Alex Descas
Adam, 4 ans, est hospitalisé pour malnutrition à la suite d’une décision de justice. Lucy, l’infirmière en chef autorise la mère d’Adam à rester auprès de son fils au-delà des heures de visite fixées par le juge. Mais la situation se complique quand celle-ci refuse une nouvelle fois de quitter son fils. Dans l’intérêt de l’enfant, Lucy fera tout pour venir en aide à cette mère en détresse.
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
15 mai 2025
Ce drame, construit comme un thriller, nous plonge dans la vie quotidienne d’un service pédiatrique. Confronté à des comportements imprévus parfois agressifs voire déviants des parents, le personnel soignant force le respect. L’intrigue redouble d’intensité grâce à l’interprétation sobre et parfaite de Léa Drucker. La caméra la suit de dos dans le dédale des couloirs, ce qui nous fait vivre à ses côtés tout ce que la misère humaine peut représenter. Comment prendre du recul quand on entend les cris, les pleurs, les peurs des enfants ? Comment rentrer chez soi et tout oublier ? Comment ne pas craquer face au manque de moyens ou au manque d’empathie du système ? Adam, joué par un petit garçon formidable, souffre de malnutrition et de nombreuses fractures. Sa jeune mère isolée croit bien faire mais elle est psychologiquement instable et visiblement dépassée. Son fils a besoin d’elle bien sûr, mais comment lui faire confiance alors qu’elle ne collabore pas ? Quelles sont les limites à ne pas franchir pour sauver un enfant ? Ce film est un hommage poignant au personnel hospitalier.
16 mai 2025
L’intérêt d’Adam nous propose une immersion dans un service pédiatrique d’un l’hôpital public dont on ne ressort pas indemne. En suivant Lucy, l’infirmière en chef, nous la voyons se donner, plus que de raison, afin de tenter de sauver Adam, mais aussi sa mère Rebecca, qui, dans une relation fusionnelle entre eux, résistent à sa sollicitude. "Laissez-moi vous aider", tel est le leitmotiv de la soignante, qui tente tout pour trouver des solutions justes, tant au niveau médical qu’humain.
Mais elle n’a pas qu’ Adam à suivre et on la voit passer d’un cas à un autre, aussi désespérés que désespérants : de l’enfant battu à la fratrie à placer d’urgence, en passant par la jeune musulmane qui ne veut pas que sa mère soit informée d’un avortement.
Cette avalanche de situations, sans avoir le temps de les gérer sereinement, génère en Lucy un stress harassant, d’autant plus qu’elle se heurte aux médecins et à l’administration sociale et juridique qui se cantonnent aux procédures et solutions expéditives.
Les deux actrices incarnent magnifiquement ces personnages, l’une résolue et l’autre complètement perdue. La caméra les suit de près et nous avons l’impression qu’elle nous partage leurs pensées.
Un film à voir pour comprendre la situation de notre système hospitalier.
15 mai 2025
Laura Wandel nous plonge ici dans l’univers d’une unité pédiatrique hospitalière et des drames familiaux qui s’y jouent. L’infirmière en chef, Lucy, s’investit à fond dans son métier, voire sa mission, au rythme trépidant. Efficace, empathique, déterminée, à la fois humaine et ferme, elle n’hésite pas à mettre chacun face à ses responsabilités. C’est une battante, qui doit parfois lutter contre la défiance des patients ou de leurs proches vis-à-vis du corps médical : comme celle du père qui refuse que son fils soit examiné par une femme, ou celle de Rebecca, mère déboussolée qui entretient une relation fusionnelle et mortifère avec son fils Adam, et que Lucy s’acharnera au péril de son propre intérêt, à faire évoluer – ouvrant une porte à l’espoir.
Mention spéciale pour Léa Drucker, magistrale dans le rôle de Lucy – suivie inlassablement en gros plan par la caméra à l’épaule.
Le film constitue un bel hommage au métier d’infirmière, tout en invitant à un discernement sur le véritable intérêt des autres, et sur la possibilité de faire leur bonheur sans eux …
14 mai 2025
Caméra à l’épaule derrière Lucy, nous vivons une plongée immersive sans répit dans un service hospitalier de pédiatrie. Enfermement, c’est l’atmosphère que livre la caméra : par des plans rapprochés souvent, par les murs et les portes de l’hôpital. Symbolique également de l’enfermement mental d’Adam et de sa mère Rebecca, ainsi que celui de Lucy dans son job harassant d’infirmière.
En arrière-plan, c’est un cri d’alarme à propos de la situation de l’hôpital public. Mais le scénario se concentre sur son sujet central : la juste posture d’une infirmière face à un mal qui ne se soigne pas qu’avec des médicaments et des moyens médicaux. Le jeune Adam est en danger pour malnutrition, et l’on comprend vite que sa mère a établi une relation fusionnelle et toxique avec lui. Le spectateur est témoin d’une impasse douloureuse - qui justifie la menace de placement - même si Adam réclame de partir avec elle.
Sans jugement, la caméra scrute l’amour, l’égarement, la panique, la colère et le désespoir de cette mère en déroute. Face à elle, Lucy demande du temps, ce bien le plus rare du personnel hospitalier. Elle incarne une approche douce, humaine et médicale qui se heurte à la raison de l’institution. Nous nous accrochons au fil rouge de son expérience ! Et lorsque la narration les fait se rencontrer, Léa Drucker et Anamaria Vartolomei nous livrent alors des scènes d’une rare intensité.