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L’Engloutie

The Girl in the Snow
Quinzaine des Cinéastes
L'Engloutie

Nationalité : France
Genre : Drame
Durée : 1h38
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Louise Hémon
Acteurs principaux : Galatea Bellugi, Matthieu Lucci, Samuel Kircher

1899. Hautes Alpes. Soudain est un hameau encerclé par la neige sur les hauts plateaux d’une montagne reculée. Ses habitants voient arriver, par une nuit de tempête, Aimée, une jeune institutrice, laïque et républicaine, qui restera le temps de l’hiver pour faire l’école à une poignée d’enfants. Mais peu après son arrivée, une avalanche engloutit un premier montagnard…


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Le cadre de ce premier long-métrage de Louise Hémon est un hameau de haute montagne des Alpes, niché dans une vallée éloignée de tout ; une jeune fille arrive à dos d’âne dans l’obscurité d’une nuit d’hiver ; c’est Aimée, l’institutrice, qui fait connaissance de ses nouveaux élèves dont les mères sont allées travailler à la ville. Aimée essaie de transmettre son savoir et en retour, se fond dans l’authenticité des coutumes locales des habitants dont elle découvre les superstitions, les fêtes, les traditions que la réalisatrice relate à partir de souvenirs racontés dans son enfance par ses aïeules qui vivaient dans cette montagne silencieuse, mais parfois terrifiante.
Le format carré de l’image permet l’intimité de séquences tandis que la superbe lumière de lanternes se mêle au fantastique de certaines séquences et transcende et sublime les visages tels ceux du peintre Georges de la Tour. Galatea Bellugi, nommée meilleur espoir féminin pour son rôle du film de Xavier Giannoli L’Apparition, montre de nouveau une rare et subtile délicatesse de jeu.


L’engloutie nous ramène à la veille du début du XXème siècle, dans un hameau perché des Alpes, alors qu’Aimée, une jeune institutrice imprégnée de l’idéal républicain et laïc, arrive pour enseigner -dans une grange qui fait office d’école– aux quelques enfants. Elle y découvre un monde inconnu, où le patois et les grand-mères règnent en l’absence des mères parties comme domestiques dans la vallée. Quelques pères et jeunes hommes s’occupent des terres et de la chasse : ces terres gelées une partie de l’année, isolées par l’hiver et les nombreuses avalanches qui font régulièrement des ravages. On assiste à l’affrontement des croyances ancestrales -à partir de légendes racontées lors des veillées au coin du feu– avec les programmes de l’éducation nationale édictés aux enfants.
La photographie, aussi bien en extérieur avec la montagne enneigée qu’à l’intérieur avec l’éclairage aux bougies, est magnifique. L’intrigue se tisse petit à petit autour de cette jeune étrangère qui intrigue et attire, elle-même en proie au désir !
Une confrontation, pas si lointaine, entre deux mondes que tout oppose.