Nationalité : U.S.A.
Genre : Biopic, Comédie dramatique, Musical
Durée : 2h 15min
Date de sortie : 5 décembre 2007
Réalisateur : Todd Haynes
Acteurs principaux : Christian Bale, Cate Blanchett, Marcus Carl Franklin
Un voyage à travers les âges de la vie de Bob Dylan. Six acteurs incarnent Dylan tel un kaléïdoscope de personnages changeants : poète, prophète, hors-la-loi, imposteur, comédien, martyr et "Born Again". Ils participent tous à l’esquisse d’un portrait de cette icône américaine définitivement insaisissable.
Le film est projeté à l’occasion de la remise du Carrosse d’Or à son réalisateur Todd Haynes.
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
15 mai 2025
C’est ce film qui date de 2007 que Todd Haynes a choisi à l’occasion du Carrosse d’or que lui a décerné La Quinzaine des cinéastes pour l’ensemble de son œuvre. Une œuvre qualifiée lors de la masterclass qui a suivi la projection, de "chant d’amour" (selon l’expression de Genet) et dont les cinéastes ont voulu saluer "la rigueur formelle et l’intensité émotionnelle". Interrogé sur les raisons de ce choix, Todd Haynes a répondu qu’il lui semblait parmi tous ses films, celui dont les thèmes politiques avaient la plus "urgent résonance" avec le monde actuel.
Celui qui n’est pas là dans ce film, c’est... Bob Dylan soi-même, incarné par six avatars, un gamin noir gouailleur nommé Woody Guthrie, un chanteur protestataire, un acteur macho marié à une Française incarnée par Charlotte Gainsbourg, un dandy aux allures androgynes, un vieux cow-boy directement inspiré de Billy the Kid (ou de Pat Garret, ce n’est pas clair) et enfin, incarné par une Cate Blanchet sublime, un poète aux cheveux fous maniant le paradoxe.
C’est un kaléidoscope étourdissant qui, en passant d’une incarnation à l’autre, mêle le noir et blanc et la couleur, les lieux et les périodes. Comme le dit un des personnages, "c’est comme si on avait hier, aujourd’hui et demain dans la même pièce et personne ne sait ce qui se passera".
Deux heures quinze secouantes et éblouissantes, magnifiées par la bande son (exclusivement de Mister Dylan, forcément).
