
Nationalité : Japon
Genre : Epouvante-horreur
Durée : 1h 40min
Date de sortie : 3 septembre 2025
Réalisateur : Genki Kawamura
Acteurs principaux : Kazunari Ninomiya, Yamato Kôchi
Un homme piégé dans un couloir de métro cherche la sortie numéro 8. Pour la trouver, il faut traquer les anomalies. S’il en voit une, il fait demi-tour. S’il n’en voit aucune, il continue. Mais s’il se trompe, il est renvoyé à son point de départ. Parviendra-t-il à sortir de ce couloir sans fin ?
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
21 mai 2025
Nous voilà dans le métro à l’heure de pointe. Un bébé pleure, un homme hurle sur la pauvre mère n’arrivant pas à calmer son enfant. Alors notre héros s’isole sur son téléphone jusqu’à l’appel de son ex petite amie.
L’enjeu est très simple : elle est à l’hôpital et enceinte, elle lui demande de prendre une décision !
Avec lui, nous allons vivre cet huis clos et chercher la sortie n°8 du couloir de métro.
Pour cela il faudra vraiment exercer son sens de l’observation afin de détecter toute anomalie qui nécessite de rebrousser chemin à la manière d’un jeu vidéo ou d’un labyrinthe... et il n’y arrivera pas seul.
Bien sûr, il va tourner en rond comme la caméra qui opère des prouesses.
Le film est cadencé par 3 intertitres pour rythmer la réflexion de notre héros et nous maintenir en alerte dans un décor qui ne change pas : l’homme perdu / l’homme qui marche / le garçon.
C’est quand il se décentre de lui-même qu’il va pouvoir avancer vraiment et réfléchir à sa manière de vivre et d’être avec les autres.
Alors que va t-il décider pour le bébé à venir ?... suspense. Mais la morale du film est sans doute dans l’une des rares vraies répliques : "Personne n’est jamais sûr d’être sur le bon chemin..."
21 mai 2025
Une rame de métro bondée. Un bébé qui crie dans les bras de sa mère. Un passager qui l’invective. Et un autre rivé à son téléphone mobile en conversation avec sa petite amie : c’est notre héros. Si l’on peut se demander où le réalisateur veut en venir, notre seul indice est - en introduction - le "Boléro" de Ravel dont on subit l’aspect entêtant et surtout, récurrent. Car, dans ce film, il s’agira de récurrence dès lors que ce personnage arrivera dans le couloir du métro pour en sortir.
Des indications jalonneront son parcours. Cette errance, filmée à l’instar d’une mécanique rythmée par le son de ses pas comme la répétition des suggestions proposées pour sortir de ce métro, est la métaphore de l’enfermement de nos concitoyens. L’horreur contemporaine de la répétition du quotidien, l’angoisse des espaces limités, l’absurdité des indications qui nous sont données (chercher l’anomalie, faire face à leur hiérarchie, niveau 1/2/3/0...8) sont parfaitement explicitées par trois tableaux : l’homme perdu, l’homme qui marche, le garçon.
Son message, entre autres : continuer à avancer, fut-ce la peur au ventre !
Serions-nous donc comme ces japonais au bord de la crise de nerfs, paranoïaques et victimes d’hallucinations ?
Non, seulement dans l’univers des jeux vidéo...
21 mai 2025
Si vous êtes un gamer, vous aurez très certainement compris que ce film japonais est une adaptation du jeu vidéo "The Exit 8", un jeu indépendant sorti en 2023 et qui a, depuis, rencontré un grand succès auprès des joueurs du monde entier. Ce jeu s’est vendu à plus de 1,5 millions d’exemplaires.
Son adaptation cinématographique reprend le même concept, mais dans un couloir de métro, sans fin, à peine éclairé, avec un néon qui clignote différemment.
Le principe est aussi limpide que terrifiant : marcher toujours tout droit, observer son environnement, et surtout obéir aux règles du couloir, indiquées sur un panneau : « ne négligez rien qui sorte de l’ordinaire. Si vous découvrez une anomalie, faites immédiatement demi-tour. Sinon, continuez. Puis partez de la sortie 8 ».
Attention : si vous ratez le moindre détail, c’est votre voie de sortie que vous ne trouverez jamais et vous resterez coincé dans cet enfer.
Dans ce film, la peur naît de l’espace clos, du silence, d’une répétition oppressante et de la terreur sur le visage d’un homme perdu. Il reprend la logique minimaliste du jeu, avec des ruptures de perception et des micro- détails inquiétants. Il mise, dans un jeu d’horreur psychologique, sur une expérience sensorielle oppressante, étrangement familière dans la droite lignée des récits paranoïaques.
Ne vous promenez plus jamais seul dans un couloir de métro.