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Eleanor the Great

Un Certain Regard
Eleanor the Great

Nationalité : U.S.A.
Genre : Drame
Durée : 1h38
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Scarlett Johansson
Acteurs principaux : June Squibb, Chiwetel Ejiofor, Jessica Hecht

Eleanor Morgenstein, 90 ans, tente de reconstruire sa vie après la mort de sa meilleure amie. Elle retourne à New York après avoir vécu en Floride pendant des décennies.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Le souvenir est un des plus grands cadeaux que l’être humain a la bénédiction d’avoir.
Mais que se passe-t-il quand il n’y a personne pour s’en souvenir ? Combien d’histoires se sont perdues dans le temps parce qu’il n’y avait personne pour les raconter ?
Ce film met en relief le poids du deuil et comment à travers la mémoire on peut le surmonter, plutôt que par l’oubli qui n’arrivera jamais.
Les blessures du cœur ne peuvent être guéries que lorsqu’elles sont exposées et désinfectées, comme une blessure sur notre corps. Au début, ça brûle, mais à la fin, cela nous permet d’être libéré d’une infection et d’une possible mort.
Consoler et partager nos pensées et expériences nous permet aussi d’aider les autres à s’identifier à nous, en leur disant : " Vous n’êtes pas seuls ".
Une expérience personnelle peut ainsi devenir le besoin d’une mémoire collective qui perdurera toujours, permettant aux nouvelles générations de ne pas oublier, et aux plus anciennes, d’une certaine façon, de guérir.


Après une trentaine de minutes de rires au cours desquelles nous découvrons le caractère affirmé et la forte personnalité d’une nonagénaire - un personnage attachant, Eleanor - nous quittons la Floride pour New York. Bess, l’amie de longue date d’Eleanor avec qui elle partageait une colocation, décède. Elle s’installe chez sa fille à Manhattan. Piégée pour participer à une rencontre de survivants de l’Holocauste, au Centre culturel juif, Eleanor va s’accaparer l’histoire de son amie juive rescapée de la Shoah. Et les répercussions ne manqueront pas de se faire sentir. Le film, parsemé de nombreux malentendus et scènes cocasses où Eleanor navigue entre ses réalités et ses petites tromperies, est riche en humour et suscite l’émotion. Il parle du travail de mémoire, de reconstruction personnelle, de solitude, de deuil et d’amitié intergénérationnelle. Un film humain et nostalgique.


On rit, on pleure dans ce beau moment de cinéma et cela fait du bien.
La réalisatrice, dont c’est le premier long métrage, nous propose une histoire d’humour avec une très vieille dame à la répartie enlevée. Mais il s’agit aussi d’histoires d’amitié, d’histoires de transmission avec le contexte du judaïsme et enfin, d’une histoire de relations parents/enfants à divers âges de la vie...
Mais elle nous propose surtout une très intéressante réflexion sur le chagrin, la tristesse, la souffrance du deuil que l’on n’arrive pas à partager.
Eh non ! cela ne doit pas être un sujet tabou : alors le film sera aussi une ode à la parole et à son pouvoir libérateur.
Dans une approche journalistique, qu’est-ce qui différencie réalité et vérité ? Quand le mensonge devient-il choquant ? Des questions philosophiques, éthiques viennent enrichir le propos, servi par la fraîcheur et le naturel de ces deux actrices touchantes Eleanor et Nina, vraiment mises en valeur.