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Alpha

Compétition
Alpha

Nationalité : France, Belgique
Genre : Drame
Durée : 2h08
Date de sortie : 20 août 2025
Réalisateur : Julia Ducournau
Acteurs principaux : Mélissa Boros, Tahar Rahim, Golshifteh Farahani

Alpha, 13 ans, est une adolescente agitée qui vit seule avec sa mère. Leur monde s’écroule le jour où elle rentre de l’école avec un tatouage sur le bras.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Julia Ducournau a toujours dit qu’elle faisait des films d’amour et que personne ne la croyait. Avec Alpha, son troisième long métrage, c’est l’amour débordant : celui d’une mère célibataire pour sa fille de 13 ans, Alpha et pour son frère.
La réalisatrice française, adepte du cinéma de genre et du body-horror, s’inspire pour ce film du sida et du Covid. Ce virus ronge petit à petit les malades jusqu’à les transformer en pierre, en statue de marbre.
Avec ce long métrage, la réalisatrice poursuit ses thématiques tout en filmant, cette fois-ci, le récit d’apprentissage d’Alpha vivant seule avec sa mère. Cette femme est une mère courageuse et volontaire, prête à tout pour l’amour de sa fille. Mais leur monde va basculer le jour où la jeune fille rentre avec un tatouage au bras, alors que circule cette étrange maladie. De même l’arrivée de l’oncle d’Alpha détériore la situation familiale. Il est malade, a les traits tirés. Addict aux substances, il est atteint de ce virus mortel.
Julia Ducournau évoque la famille mais aussi la jeunesse, celle de « la génération Alpha » ; elle en décortique la vie et le destin.
On ne retrouve pas la gravité des films précédents de Ducournau. On est à la fois dans un film de pandémie, un film post-apocalyptique, un film sur l’adolescence féminine, un drame familial et un coming-of-age unique.
Avec une photographie incroyable et un son soigné, nous assistons à une expérience cinématographique sensorielle.


Il ne faut pas cataloguer le film de Julia Decournau comme une dystopie horrifique et sinistre du fait de la narration qui nous conte l’histoire d’une société sous l’emprise du mal, un virus ou un champignon parasite. Même si tous conduiront au décès marmoréen des sujets infectés.
Non, il faut voir cette œuvre symbolique et fantastique comme la dénonciation de l’exclusion, du rejet de l’autre, tels que nous les avons vécus pour le SIDA et la COVID ou tels que peuvent les vivre les populations stigmatisées. En ce sens, elle est très actuelle.
Alpha (Melissa Boros) est une adolescente de 13 ans dont l’unique parent est sa maman médecin issue d’un famille immigrée nord africaine (Golshifteh Farahani ). Elle perd sa naïveté en se confrontant aux aléas et accidents de la vie, en la présence de son oncle (Tahar Rahim) toxicomane atteint d’une mystérieuse maladie.
La narration nous apparait un peu confuse, surtout en deuxième partie, mais illustrée par des passages démonstratifs brillants, avec une Alpha très bien dirigée qui se montre à la hauteur de sa difficile tâche.
L’œuvre est dramatique, source de réflexion et pousse à interroger notre humanité, notre système social et notre rapport aux autres.