Nationalité : France, Espagne
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h 54min
Date de sortie : 28 août 2024
Réalisateur : Jonás Trueba
Acteurs principaux : Itsaso Arana, Vito Sanz
Après 15 ans de vie commune, Ale et Alex ont une idée un peu folle : organiser une fête pour célébrer leur séparation. Si cette annonce laisse leurs proches perplexes, le couple semble certain de sa décision. Mais l’est-il vraiment ?
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
25 mai 2024
L’humour de Septembre sans attendre se fonde dans la répétition : l’annonce par Ale et Alex du projet de fêter leur séparation et l’observation des réactions fort contrastées de leurs relations : famille, amis, collègues… Chacun y va de son petit mot : « vous êtes dingues ? » ou à l’opposé : « je trouve cela merveilleux ».
Pas plus que leur entourage, nous ne connaîtrons pas leurs raisons. Leur relation est traversée par autant de petits malentendus que de belles complicités : ils se comprennent en deux mots, la tristesse finit par les envahir, avec une belle scène où Ale erre dans la ville. Une autre répétition traverse le film : l’idée de « se séparer pour aller mieux ». Le titre espagnol Volveréis signifie : "vous reviendrez". Fondamentalement, le film parle donc de la vie de couple à se refonder sans cesse, en posant de nouvelles bases, en abandonnant une partie du passé. Un passé qui pourtant fonde le couple : en regardant des vidéos anciennes, Ale et Alex retrouvent une joie simple.
25 mai 2024
Septembre sans attendre, le huitième long métrage de l’Espagnol Jonás Trueba, est une comédie drolatique qui cache son jeu, dévoilant peu à peu, une poignante méditation sur le temps qui passe, sur l’amitié, sur l’amour, le couple, et sur ce qu’il reste à sauver, comme sur la manière dont le cinéma peut en rendre compte.
Le film est centré autour de l’annonce de cette séparation à la famille, aux amis, et de façon plus surprenante au voisin et même au plombier venu déboucher l’évier. Les deux protagonistes annoncent également la préparation d’une grande fête de rupture à la fin de l’été, « comme un mariage mais à l’envers », suivant les conseils du père d’Ale.
Cinéaste reconnu comme l’héritier de la nouvelle vague, Jonas Trueba explore une voie intimiste et sentimentale, qui fait penser à Rohmer et qui en fait le plus « français » des cinéastes espagnols. Ce film révèle les mouvements intérieurs et les émotions des personnages. Il s’en dégage une émotion réelle portée par une belle « trouvaille » de scénario, avec notamment les redites d’expressions qui tournent à des plaisanteries dont l’effet comique repose sur les répétions.