Nationalité : Croatie, France, Islande, U.S.A.
Genre : Drame
Durée : 1h 22min
Date de sortie : 18 décembre 2024
Réalisateur : Rúnar Rúnarsson
Acteurs principaux : Elín Hall, Katla Njálsdóttir, Ágúst Örn B. Wigum
Le jour se lève sur une longue journée d’été en Islande. D’un coucher de soleil à l’autre, Una une jeune étudiante en art, rencontre l’amour, l’amitié, le chagrin et la beauté.
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
17 mai 2024
Comment vivre une expérience aussi traumatisante que le décès d’un ami pour un groupe de jeunes d’une école d’art. L’action se déroule lentement à travers l’amour naissant de Bassi et Una, puis les sentiments et les émotions d’Una. Le titre Ljósbrot signifie « réfraction à la lumière », ce phénomène se révélant dans plusieurs scènes : la lumière lors de l’explosion dans un tunnel où Bassi perd la vie, le reflet se superposant dans une vitre du visage des deux jeunes filles, Una et Klara et le reflet du soleil comme des langues de feu sur la mer bleu foncé. Le réalisateur, en utilisant une musique envoûtante et une voix féminine synthétique, propose une mise en scène rigoureuse. Deux travellings soulignent des évènements du film : le premier, dans un tunnel, mène vers la mort et le feu, le second, passant sur la mer illuminée par le soleil levant, mène vers la vie et l’avenir.
Ce film bouleversant offre des moments d’amitié et de soutien entre ces jeunes. Lors d’une soirée dansante, Una s’effondre. Ils se retrouvent tous à terre entourant de leurs bras la jeune fille éplorée. Le réalisateur a fait le choix d’une architecture moderne et froide pour les bâtiments afin de contraster avec cette sensibilité. Un film dont on ne sort pas indemne.
17 mai 2024
C’est avec beaucoup de justesse, de délicatesse, de sensibilité que le réalisateur Runar Runardson filme cet amour naissant, encore caché de Una et Bassi, deux jeunes étudiants en art. Un amour qui n’aura pas le temps de vivre : stoppé net par un terrible accident.
Le rythme est lent, permettant à la sidération de s’installer. Face à un deuil, qui touche une jeunesse, il est difficile de trouver les mots - un père en fait l’expérience. Peu de paroles donc. La caméra s’attarde longuement sur les visages, et notamment celui de la magnifique actrice Elin Hall (Una), traversée par les émotions et par le deuil qu’elle doit vivre en secret. C’est la première fois qu’ils sont touchés de près par la mort. Et puisqu’il n’y a pas de mots pour les soulager, ils se noient dans la boisson et dans la musique, qui envahit les têtes, avec une très belle scène où ils tournoient jusqu’à l’effondrement.
Ils se soutiennent les uns les autres encore davantage, comme un lien qui les réunit et les reconstruit lentement.
Dans son pays d’Islande, le réalisateur filme avec virtuosité les paysages grandioses et la lumière pénétrante qui en rajoutent à l’intensité du drame. Nous en sortons bouleversés.
17 mai 2024
Il est des jours où la vie se condense, il y a un avant et un après qui semblent ne jamais pouvoir se rejoindre. L’avant, c’est un amour naissant entre deux jeunes qui croquent la vie à pleines dents. L’après, c’est un deuil impossible, on ne dira ni de qui ni dans quelles circonstances pour ne pas spoiler ce film condensé et poignant, au scénario presque minimaliste.
Quand celui – ou celle qui porte la plus lourde part du deuil reste transparent à ses amis et doit pleurer en silence, quand la mort oblige à taire une vérité qui devait être bientôt révélée, quand la délicatesse de chacun rapproche des irréconciliables, … on sort bouleversé par tant d’humanité. La caméra excelle par les plans sur le visage de Una, jouée tout en retenue par Elín Hall, pour saisir ses émotions sous tous les angles.
On ne boudera pas non plus le plaisir des superbes paysages islandais que nous offre la photographie, comme des reflets que révèle l’étonnante géométrie du palais des congrès de Reykjavik où se tient un moment de l’intrigue.
Une belle découverte, un film à voir ou revoir lorsqu’il sortira en décembre.