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Tiger stripes

Semaine de la Critique
Tiger Stripes

Nationalité : Malaisie / Taîwan / Singapour
Genre : Fantastique, Comédie, Drame
Durée : 1h35
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Amanda Nell Eu
Acteurs principaux : Zafreen Zairizal, Deena Ezral, Piqa

Zaffan, 12 ans, vit dans une petite communauté rurale en Malaisie. En pleine puberté, elle réalise que son corps se transforme à une vitesse inquiétante. Ses amies se détournent d’elles alors que l’école semble sous l’emprise de forces mystérieuses. Comme un tigre harcelé et délogé de son habitat, Zaffan décide de révéler sa vraie nature, sa fureur, sa rage et sa beauté.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Premier film de la malaisienne Amanda Nell Eu, ce long-métrage serait un croisement entre Junior de Julia Ducournau et Tropical Malady d’Apichatpong Weerasetakul. La réalisatrice a toujours été fascinée par les films d’horreur et explique que les contes populaires et la croyance dans le surnaturel sont fortement ancrés dans la culture locale malaisienne.
En effet Tiger Stripes s’avère être un mélange de genres : horreur, drame social, pop culture adolescente. Il revisite les thèmes de la métamorphose et de la rébellion adolescente. Film fantastique et dérangeant, il mêle transformation corporelle, peur et superstition. Il nous entraîne au cœur de l’intimité féminine, à la découverte de soi et de son corps, nous interroge sur la norme et l’irrationnel, l’amitié et la jalousie. Le film soulève des questions sur l’identité, l’acceptation de soi, la place du collectif et les difficultés de s’en échapper, les réactions face à l’inconnu.
Notons que la réalisatrice place la jungle au cœur de son film, la jungle comme un refuge accueillant pour son héroïne.


« Il se passe des choses graves » déclare le religieux (ou le charlatan ?) appelé à la rescousse dans une école de filles en Malaisie musulmane. Rien de moins qu’une puberté aux conséquences imprévues. La réalisatrice adopte le point de vue des adolescentes. Inattentifs ou impuissants, les adultes restent à l’écart. Le film bascule peu à peu dans le fantastique avec désinvolture. Comme la jungle et la rivière, tour à tour menace ou refuge, l’horreur appelle et fascine l’héroïne. L’entrelacement entre réel et surnaturel, récit et métaphore, nuit cependant à la crédibilité.
Cette jeune fille refuse d’intégrer le moule imposé par les codes sociaux et les croyances. On pourra être touché par son dégoût de ce qui lui arrive, sa solitude, sa détresse. Par sa perplexité qui se mue en peur, puis en colère lorsqu’elle se voit rejetée de tous. Ou bien se dire qu’il n’y a là pas grand chose de neuf, et que les touches d’humour et de second degré ne suffisent guère à relever le propos.