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Simple comme Sylvain

The nature of love
Un Certain Regard
Simple comme Sylvain

Nationalité : Canada, France
Genre : Comédie, Romance
Durée : 1h51min
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Monia Chokri
Acteurs principaux : Magalie Lépine Blondeau, Pierre-Yves Cardinal, Francis-William Rhéaume

Sophia est professeure de philosophie à Montréal et vit en couple avec Xavier depuis 10 ans. Sylvain est charpentier dans les Laurentides et doit rénover leur maison de campagne. Quand Sophia rencontre Sylvain pour la première fois, c’est le coup de foudre. Les opposés s’attirent, mais cela peut-il durer ?


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Des histoires de couples qui se séparent, se trouvent, se trompent, se cherchent… Il y en a beaucoup dans cette génération de cinéastes. Mais Monica Chokri le fait avec une ‘profonde légèreté’ – ou une profondeur toute légère, comme on veut – pleine d’humour et d’entrain, c’est un bonheur. Le récit des relations tumultueuses est entrecoupé de bribes des cours que l’héroïne donne à la faculté pour personnes âgées : sur l’amour précisément, entre celui, platonicien, qui s’entretient par le manque et le renoncement, en passant par sa réduction à l’instinct sexuel, jusqu’à sa conception comme choix assumé plutôt que passion subie.
Mais ce qui était surtout très touchant, c’est le message que la réalisatrice nous a délivré avant la projection : que quelqu’un qui est reconnu comme génie puisse tout se permettre envers son entourage est généralement accepté comme marque de son génie précisément. Mais mépriser les autres n’est jamais qu’un signe de faiblesse personnelle et le vrai génie gagnerait à être porté par la bonté. La salle a furieusement applaudi.


Dans la lignée des films de Denys Arcan, Monia Chokri nous invite au Québec pour un moment de bonheur cinématographique. L’humour à la fois vif et délicat habite Simple comme Sylvain de bout en bout. Le parler québécois, sous-titré heureusement, est à lui seul si plaisant à entendre. La caméra nous offre de belles lumières chaudes sur les visages en gros plan et quelques paysages des forêts Laurentides.
"L’amour est désir que l’on n’a pas, et lorsqu’on le possède il n’est plus". On pourra aimer la morale ou pas. Mais plus que par ses cours de philosophie, Sophia montre par ses actes un chemin de liberté vers la vie. S’il n’y a rien de très nouveau dans tout cela, on quitte la salle avec une sensation de vigueur. Et plus que les tours et détours amoureux du scénario, je retiens la leçon de simplicité - assez convaincante dans le premier tiers du film. Et aussi un questionnement à ce sujet : à l’instar de Sophia, peut être ne sommes-nous, intellectuels urbains, plus capables d’assumer jusqu’au bout cette simplicité ?


Parlons d’amour ! Est-ce un sentiment dont il faut se méfier ? est-ce une illusion ? est-ce une joie à partager ? C’est le thème abordé par Sophia, professeur de philosophie pour des personnes du troisième âge. Elle emprunte pour cela des exemples à divers philosophes. Mais Sophia, en couple depuis 10 ans, ne goûte plus vraiment aux joies de l’amour. Mari et femme sont devenus les meilleurs amis. Lorsque l’amour avec un A lui tombe dessus, Sophia fonce tête baissée vers une autre existence. Entre un appartement en ville et un chalet en pleine forêt québécoise, un amour peu conventionnel va se jouer entre Sylvain, entrepreneur de travaux et Sophia. Monia Chokri montre que l’amour peut se jouer entre deux êtres mais qu’il est difficile d’être accepté par la famille. Autant Sophia est accueillie sans difficulté dans la famille « simple comme Sylvain », autant Sylvain est mal à l’aise. L’amour ne peut pas tout. L’amour ne peut pas aplanir complètement les différences entre milieux. Un certain temps mais pas pour la vie. Par des travellings de paysages magnifiques des Laurentides sous la neige et avec une musique mélancolique, la réalisatrice nous permet de nous poser et de profiter de cette comédie romantique.