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Levante

Power Alley
Semaine de la Critique
Levante

Nationalité : Brésil, Uruguay, France
Genre : Drame
Durée : 1h 32min
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Lillah Halla
Acteurs principaux : Ayomi Domenica Dias, Loro Bardot, Grace Passô

Sofia, une joueuse de volleyball prometteuse de 17 ans, apprend qu’elle est enceinte la veille d’un championnat qui peut sceller son destin. Ne voulant pas de cette grossesse, elle cherche à se faire avorter illégalement et se retrouve la cible d’un groupe fondamentaliste bien décidé à l’en empêcher à tout prix. Mais ni Sofia ni ses proches n’ont l’intention de se soumettre à l’aveugle ferveur de la masse.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Levante : debout !
Les couleurs claquent, la musique vibre. Les joueuses de l’équipe de volley-ball d’un modeste quartier de Sao Paolo débordent d’énergie. Elles forment une véritable famille, partagent solidarité, amitié et plus si affinités – c’est une équipe inclusive.
L’avortement est illégal au Brésil.
L’avortement doit être puni selon les fondamentalistes, car « le salaire du péché c’est la mort » (Rom 6,23). Vraiment ?
Sofia, incarnée avec vigueur et sensibilité par une actrice formidable, a mis le doigt dans un engrenage impitoyable. Sa vie tourne au cauchemar.
Cela fait du bien de voir un film où des adultes (le père, la coach sportive) décident d’accompagner les enfants qui leur sont confiés, même quand ceux-ci choisissent des chemins qui dérangent.
Cela met en colère de voir combien des personnes soi-disant religieuses peuvent détourner le sens du message chrétien. Elles le réduisent à une lecture moralisatrice et adoptent des comportements de coercition qui n’ont plus rien à voir avec l’amour du prochain.
Levante : relevons-nous !


La problématique déployée dans ce film est induite par le hiatus entre une mondialisation des comportements via les médias qui se moquent des frontières et les législations des différents pays. Sofia est enceinte à 17 ans. Que faire, quand on a un brillant avenir devant soi mais que l’avortement est interdit dans votre pays ? En tout cas, les ’bons chrétiens’ n’ont pas le beau rôle dans ce film. Et c’est justement ce qui doit nous interpeller. Certes, ces jeunes filles ne sont pas un modèle qu’on souhaiterait pour nos filles. Mais elles sont pleines de vie, pleines de bons sens aussi et de solidarité. La scène d’amour lesbien n’était pas franchement nécessaire dans le contexte, ça fait un peu comme s’il en fallait une à tout prix pour vendre le film. Mais les ’défenseurs de la famille’ qui taguent sur le mur de la maison. « Le salaire du péché est la mort (Rom. 6,23) » n’ont simplement rien compris : Jésus mangeait avec les péagers et les prostituées ! Et l’évangile est du côté du pardon, toujours !


Construit autour du personnage d’une jeune sportive, Lillah Halla analyse à travers son film le regard que porte la société brésilienne actuelle sur la pratique de l’avortement qu’elle condamne fermement.
La réalisatrice montre également les réalités sociales et économiques auxquelles sont confrontées de nombreuses communautés brésiliennes.
Ce long-métrage, dans lequel « les corps jouent un rôle important » souligne la réalisatrice, est porté par un groupe de filles courageuses qui ont un véritable esprit d’équipe. Leurs interactions et leur amitié sont d’ailleurs souvent célébrées.
Cette histoire profonde et poignante développe les thèmes de l’amour, la famille, l’identité culturelle, la lutte des classes et la résilience.