
Nationalité : Finlande
Genre : Drame, Comédie, Romance
Durée : 1h 20
Date de sortie : 20 septembre 2023 en salle
Réalisateur : Aki Kaurismäki
Acteurs principaux : Alma Pöysti, Alina Tomnikov, Martti Suosalo
Deux personnes solitaires se rencontrent par hasard une nuit à Helsinki et chacun tente de trouver en l’autre son premier, unique et dernier amour. Leur chemin vers ce but louable est obscurci par l’alcoolisme de l’homme, la perte d’un numéro de téléphone, l’ignorance de leur nom et de leurs adresses réciproques. La vie a tendance à mettre des obstacles sur la route de ceux qui cherchent le bonheur.
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
26 mai 2023
Il y a un peu de Ken Loach et beaucoup de Charlie Chaplin dans ce drame social peu bavard et condensé à l’extrême, un petit bijou peut-on dire. Ansa et Holappa sont deux trentenaires déclassés et taiseux, genre losers en quête d’un job stable et d’un peu de plaisir à l’occasion. Entre l’alcoolisme de l’un et l’inconséquence de l’autre, les patrons à cheval sur les règles, la simple malchance parfois… les coups du sort s’acharnent sur leur destin.
Le regard du réalisateur est clinique, davantage que dans l’émotion. Mais la réalisation très humoristique – un humour pince-sans-rire de dialogues et de situations, soulage heureusement l’atmosphère glaciale qui ressort de cet environnement, au point de rendre le film réellement plaisant. Et cette mesure du propos donne par contrecoup un poids politique à notre fable. Coup de gueule contre les conditions de travail des ouvriers, les patrons malhonnêtes, l’alcoolisme, la solitude invisible. Et admiration pour ces gens pauvres et dignes, invisibles qui se relèvent malgré tout.
24 mai 2023
Ambiance sombre des petites gens qui triment dans les petits boulots mal payés. On est à l’étroit, c’est dur, répétitif, salissant et la solitude règne.
Sur les chantiers les ouvriers sont en dortoir.
Les distractions sont peu nombreuses au-delà du bistrot. Le karaoké du vendredi soir est donc le lieu d’animation, de rencontre où chacun fait un effort vestimentaire. C’est là aussi que se nourrit l’amitié fidèle des collègues.
Les brefs dialogues de ces ouvriers taiseux sont croustillants d’humour. Les regards sont expressifs et les clins d’oeil au cinéma sont nombreux ne serait-ce que par les affiches de films sur les murs. Nous ne sommes pas du tout dans une comédie musicale mais ce sont pourtant les chansons qui font avancer le récit et surtout donnent des paroles aux silences et états d’âme de nos héros.
Tous, malgré la misère et l’alcoolisme, cherchent un peu de bonheur, d’amour. Ils sont droits (presque raides), dignes. L’espérance est bien là qui pointe avec l’automne...