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Jeanne du Barry

Hors Compétition
Jeanne du Barry

Nationalité : France
Genre : Drame historique
Durée : 1h56
Date de sortie : 16 mai 2023
Réalisateur : Maïwenn
Acteurs principaux : Maîwenn, Johnny Depp, Benjamin Lavernhe, Pierre RICHARD, Melvil Poupaud, Pascal Greggory, India HAIR, Suzanne de Baecque,

Jeanne Vaubernier, fille du peuple avide de s’élever socialement, met à profit ses charmes pour sortir de sa condition. Son amant le comte Du Barry, qui s’enrichit largement grâce aux galanteries lucratives de Jeanne, souhaite la présenter au Roi. Il organise la rencontre via l’entremise de l’influent duc de Richelieu. Celle-ci dépasse ses attentes : entre Louis XV et Jeanne, c’est le coup de foudre… Avec la courtisane, le Roi retrouve le goût de vivre – à tel point qu’il ne peut plus se passer d’elle et décide d’en faire sa favorite officielle. Scandale : personne ne veut d’une fille des rues à la Cour.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Un bon film dans la tradition française des films historiques, avec une touche de féminisme en plus. Johnny Depp n’était peut-être pas le meilleur choix pour incarner Louis XV, et je trouve la voix off toujours un peu gênante pour expliquer ce que le (la) cinéaste n’arrive pas à montrer en images, mais la reconstitution de l’ambiance est convaincante (ce qui veut dire qu’un spectateur d’aujourd’hui peut y adhérer - sans préjuger de la réalité historique) et les dialogues sont souvent succulents : « C’est grotesque » - « Non, c’est Versailles ».

Et ces costumes, et ces perruques… Heureusement nous ne vivons pas à cette époque : si on aspire à s’élever dans l’échelle sociale on risque d’être décapité au chapitre suivant.

Question : est-ce qu’un stratagème inventé pour monter en grade peut déboucher sur un amour sincère ? On veut y croire.


Magistral film d’époque axé sur l’histoire d’amour passionnelle entre Jeanne et le roi Louis XV.
Le film se distingue par une grande qualité artistique, tant sur le plan des décors (château de Versailles entre autres), des costumes, de la mise en scène, montrant le faste de la vie à la cour – en contraste avec la vie monastique. Il est servi par une distribution de choix, dont notamment ces trois acteurs incarnant des personnages attachants et humains : Johnny Depp qui campe avec charisme un roi aux multiples facettes, solitaire, soumis à un protocole rigide, dont il peut parfois accepter la transgression face à la spontanéité de Jeanne qui le charme, non sans humour (lever du roi), délicat (premier cadeau), mais aussi sévère par ses regards et ses silences, plus que par ses discours.
Maïwenn en Jeanne, fille du peuple, libre, provocatrice, insoumise, ambitieuse, amoureuse et favorite du roi, dont la liberté de comportement bouscule Versailles.
Benjamin Lavernhe dans le rôle du premier valet de chambre du roi, tout en finesse, discret, fidèle et attentif.
La musique, classique, accompagne bien le déroulement du scénario.
La déclaration d’amour réciproque sur le lit de mort du roi, hors des conventions de la cour, conclut leur histoire sur une note émouvante.


Jeanne enfant en train de poser comme modèle face à un peintre de dos, avec une voix off qui nous déclame sans concession : « une fille de rien, mais prête à tout ». Voilà comment s’ouvre ce film puissant mais ambivalent sur Jeanne du Barry, courtisane puis favorite du roi Louis XV.
Privilèges et moqueries se feront écho dans ce long métrage où deux mondes s’affrontent et se confrontent. Grâce à une musique d’un lyrisme éblouissant et un Benjamin Lavernhe plus que convaincant en premier valet de chambre du roi, Maïwenn nous fait découvrir les méandres de Versailles.
Son ascension progressive sera magnifiée par le plan où Jeanne court dans le grand escalier extérieur de Versailles pour annoncer enfin sa reconnaissance par la Cour, grâce à Marie-Antoinette. Mais une descente aux enfers s’amorce petit à petit car Jeanne ’la créature’ doit quitter la cour pour que le roi, malade, soit lavé de ce péché. Le ’scandale’, comme elle était surnommée par ses détracteurs à la Cour, finira guillotinée, dans un contexte révolutionnaire, en prononçant ces mots sublimes « J’ai trop aimé la vie pour qu’on me l’enlève une dernière fois ».
Jeanne du Barry est ainsi un film d’époque de plutôt bonne facture où fracture sociale et fracture amoureuse se font écho pour notre plus grand plaisir...