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Baavgai Bolohson

Si seulement je pouvais hiberner / If only I could hibernate
Un certain regard
Baavgai Bolohson

Nationalité : Mongolie, France, Suisse, Qatar
Genre : Drame
Durée : 1h 38min
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Zoljargal Purevdash
Acteurs principaux : Battsooj Uurtsaikh, Nominjiguur Tsend, Tuguldur Batsaikhan

Ulzii, un adolescent d’un quartier défavorisé d’Oulan-Bator, est déterminé à gagner un concours de sciences pour obtenir une bourse d’étude. Sa mère, illettrée, trouve un emploi à la campagne les abandonnant lui, son frère et sa sœur, en dépit de la dureté de l’hiver. Déchiré entre la nécessité de s’occuper de sa fratrie et sa volonté d’étudier pour le concours, Ulzii n’a pas le choix : il doit accepter de se mettre en danger pour subvenir aux besoins de sa famille.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Ce beau film qui nous vient de Mongolie et concourt pour la Caméra d’or, raconte, comme d’autres films venant de pays loin de l’Occident, le besoin pressant d’apprendre de jeunes gens pour qui cette possibilité ne va pas de soi. Le froid, le manque de nourriture et de quoi se chauffer, un père mort et une mère qui n’arrive plus à faire face, tout se conjugue pour détourner Ulzii de son but. Travailler, au besoin illégalement, pour nourrir frère et sœur, ou aller en cours ? La scène des services sociaux serait hilarante si elle n’était pas triste : complètement déconnectés de la réalité, ils viennent offrir un filtre à charbon aux familles démunies, mais pour montrer son fonctionnement il faut faire un feu – mais il n’y a pas de charbon, et il faut relier le filtre à l’électricité – mais il n’y a pas de courant.
Le charme de ce film réside dans son optimisme, alors que nous, avec une scolarité non seulement possible mais obligatoire, sommes souvent si désabusés. Le sourire final d’Ulzii signe l’espoir d’un avenir possible. Oui, l’accès à l’éducation est une valeur précieuse.


Le film se déroule dans la capitale Oulan-Bator où le taux de pollution est élevé. La richesse y côtoie la pauvreté. Le changement pour l’égalité des chances pour l’éducation des enfants est mis en exergue. L’action se passe dans le quartier des yourtes aux abords de la ville où habitent les défavorisés. Une mère et ses quatre enfants vivent dans une de ces yourtes.
En plein hiver, au départ de la mère, l’aîné Ulzii, surdoué en physique, va devoir affronter les difficultés : le manque d’argent et donc de nourriture et de chauffage. Avec l’aide d’un voisin et de son professeur qui croit en lui, et surtout par sa ténacité et sa fierté, Ulzii va faire face aux problèmes de la famille. Il va petit à petit poursuivre son chemin semé d’embûches. La résilience de cet adolescent va lui permettre de réaliser son rêve : sortir de la pauvreté. L’histoire est accompagnée de musique traditionnelle et moderne mongole et par de vastes paysages de Mongolie tournés en plan large.


Ce film est un choc culturel ! If I only could hibernate nous transporte dans la capitale de la Mongolie, pays oublié de 3 millions d’habitants. Zoljargal PUREVDASH met ici en scène l’extrême pauvreté dont elle était témoin dans le quartier de son enfance, ’the yurt district’.
Une caméra lumineuse saisit les paysages urbains et l’immensité des steppes enneigées. Dans ce quartier de yourtes situé sur les hauteurs d’une ville moderne, le spectateur est invité dans la famille d’Ulzii, qui vit avec sa mère et ses trois frères et sœurs. Une famille paupérisée suite au départ du père, jusqu’à ne pouvoir se chauffer ni manger convenablement du fait de l’alcoolisme de la mère. Elle ne tient plus que par la raison et le courage d’Ulzii, encore trop jeune fils ainé qui doit en même temps poursuivre ses études.
Avec humour parfois et beaucoup de poésie, ce tableau d’une famille du quart-monde nous confronte aux mécanismes du déclassement, aux questions d’égoïsme et de solidarité, à la médiocrité de l’assistance sociale. En contrepoint sans doute, l’école apparaît comme seul espoir d’en sortir.