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Anselm (Das Rauschen Der Zeit)

Anselm (Le Bruit du temps)
Séances Spéciales
Anselm (Das Rauschen Der Zeit)

Nationalité : Allemagne
Genre : Documentaire
Durée : 1h33
Date de sortie : 18 octobre 2023
Réalisateur : Wim Wenders
Acteurs principaux : Anselm Kiefer, Daniel Kiefer, Anton Wenders

Une expérience cinématographique unique qui éclaire l’œuvre d’un artiste et révèle son parcours de vie, ses inspirations, son processus créatif, et sa fascination pour le mythe et l’histoire. Le passé et le présent s’entrelacent pour brouiller la frontière entre film et peinture, permettant de s’immerger complétement dans le monde de l’un des plus grands artistes contemporains, Anselm Kiefer.
Le film est présenté en Séance Spéciale au Festival de Cannes 2023.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Un documentaire en 3D, quelle surprise ! Wim Wenders et Anselm Kiefer sont deux enfants de l’après-guerre. Parfois écrasés par leur sensibilité, ils ont sublimé le traumatisme de l’histoire allemande par leur force créatrice. Le peintre pétrit la matière, élève des statues et des échafaudages inventés pour créer, et le cinéaste a imaginé une singulière forme de documentaire pour nous faire entrer dans ce monde tridimensionnel.
Par la poésie, la pensée philosophique et la mythologie Anselm nous parle de l’échec inhérent à l’homme. Par l’image et la fluidité du rythme, Wenders redonne des ailes au désir de légèreté.
La profondeur de l’espace des ateliers gigantesques est palpable, les bruits de la forêt résonnent dans l’écran, cachés. C’est une expérience sensorielle et ludique, pour un témoignage poignant. L’évocation de la vie de l’artiste par les photographies et les rôles incarnés n’éclipsent pas les doutes et les incompréhensions d’une vie de notoriété.
Echouer, tomber, mais suivant la citation « toute personne qui tombe a des ailes » d’Ingeborg Bachmann, telle serait l’utopie de l’espoir imaginée par Wim Wenders !


C’est la trajectoire (parfois funambuliste) d’un petit garçon devenu grand et… artiste ; un grand artiste surprenant et fascinant dont on suit le développement : photographe, peintre, plasticien, tout à fait inclassable et qui ne se dit pas « arrivé ».
Alors Wim Wenders ne pouvait que proposer un film qui l’est tout autant. L’on pense à la comptine « derrière le bois, savez-vous ce qu’il y a ? un arbre ; et derrière l’arbre, savez-vous ce qu’il y a ? » Un champ cinématographique rarement exploré à cette profondeur, ce qui déjà, en 3D, rend le vocabulaire de ladite profondeur (de champ cette fois) obsolète.
Les plans se superposent tant, parfois, que l’on se trouve plongé dans un univers onirique – certes – mais palpable car réalisé voire réaliste. Alors quand il est sous-tendu par l’histoire, le mythe, la philosophie et plus encore, sa richesse est fascinante.
Toutes ces strates nous sont projetées en plein visage et nous laissent étonnés, décontenancés, mais… éblouis par l’œuvre !