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When You Finish Saving the World

Semaine de la Critique
When you finish saving the world

Nationalité : U.S.A.
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h28
Date de sortie : 2022
Réalisateur : Jesse Eisenberg
Acteurs principaux : Julianne Moore, Finn Wolfhard, Billy Bryk, Alisha Boe, Sara Anne

Se déroulant sur trois décennies, le film suit trois membres d’une famille : Nathan, un jeune homme qui découvre la paternité ; Rachel, une étudiante qui cherche à trouver sa place dans le monde et au sein de sa relation amoureuse et Ziggy, un adolescent à la recherche de ses origines...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Comédie dramatique axée principalement sur les relations tendues entre une mère et son ado. Chacun dans la famille vit dans sa bulle : Evelyn très investie dans un foyer pour femmes battues, Ziggy en quête d’identité, et de reconnaissance à travers sa musique sur les réseaux sociaux et le père, Robert, préposé à la cuisine.
Jesse Eisenberg nous invite ici, non sans une certaine dose d’humour, à une réflexion sur l’importance d’une bonne communication. Celle-ci passe par une vraie écoute de l’autre, sans jugement ni a priori, afin de le comprendre avec ses attentes. Car on ne peut pas aimer et vouloir faire le bonheur des autres malgré eux...
Au terme de certaines déconvenues, c’est ce que finiront par comprendre la mère et le fils, et qui leur permettra, au terme d’un chemin de rédemption, d’aller vers rapprochement et réconciliation.
Le film est servi par une excellente performance des deux principaux acteurs. La musique, omniprésente, souligne les clivages entre les personnages.


Ce film est la première réalisation pour Jesse Eisenberg qui montre son attrait pour le film indépendant à travers une comédie contemporaine, drôle et émouvante. Humour et finesses conduisent ce film musical à travers le portrait amusant et perspicace d’une mère et de son fils que tout semble opposer.
Quatre personnages principaux traversent ce film : Kyle, un jeune homme qui découvre la paternité ; Rachel, une étudiante qui cherche à trouver sa place dans le monde et au sein de sa relation amoureuse, la mère de Ziggy qui s’investit à plein dans une association pour aider les femmes battues et Ziggy qui donne des concerts pour ados dans sa chambre sur un réseau social.
Entre la mère et le fils se développent les oppositions intergénérationnelles classiques, et le désir d’affirmation d’un futur adulte. Ces deux personnages ne cessent de s’affronter verbalement. Entre Rachel et Ziggy, nous assistons à des émois amoureux. A travers ses personnages, le réalisateur pose un regard sur le monde, la politique, les violences conjugales, l’engagement social, l’écologie ou le capitalisme...
Avec cette comédie riche en émotion et en profondeur, Jesse Eisenberg passe à la réalisation avec succès et nous touche avec une belle histoire d’amour mère-fils.


Portraits d’une mère et son fils en caricatures, épinglant d’humour acide ces deux personnages suffisamment réalistes pour qu’on y prenne intérêt, et assez décalés pour nous rassurer. Evelyn, psychorigide, est tellement convaincue de son devoir et de son droit à faire le bien - elle dirige un refuge pour femmes battues - qu’elle n’arrive pas à entendre ce que lui disent ses assistés. Et Ziggy son grand ado, qu’elle trimballait dès bébé à toutes les manifs bien pensantes, mais en dehors de cela livré affectivement à lui-même, dénombre éperdument sur internet les approbations que lui vaut sa... musique : activité qui lui sert en tous cas à faire régner un silence de terreur chez ses parents quand dans sa chambre il compose.

Cela pourrait sembler bien pessimiste, d’autant que le père Roger est à peine plus potable, mais deux cruelles déconvenues émotionnelles en fin de film semblent promettre, à la mère comme au fils, une perspective de retour dans un monde plus humain.