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Pamfir

Quinzaine des Réalisateurs
Pamfir

Nationalité : Ukraine France
Genre : Drame
Durée : 1h42
Date de sortie : 2022
Réalisateur : Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk

Aux confins de l’Ukraine. Pamfir, véritable force de la nature, retrouve femme et enfant après de longs mois d’absence. Lorsque son fils se trouve mêlé à un incendie criminel, l’homme se voit contraint de réparer le préjudice. Mais devant les sommes en jeu, il n’a d’autre choix que de renouer avec son passé d’ancien contrebandier. Au risque de tout perdre.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Un film superbe, nerveux, truculent, où rythme, image et son créent une atmosphère puissante pour une histoire quant à elle plutôt banale.
Pamfir est un costaud – son père lui en veut toujours de lui avoir pris un œil dans une vieille bagarre... Ancien contrebandier à la frontière ukraino-roumaine, il s’est rangé et gagne désormais sa vie à l’étranger. Mais lors d’un séjour au village auprès de sa femme, leur fils adolescent Nazar cause une catastrophe que Pamfir se sent obligé d’assumer financièrement : pour cela, un seul moyen, replonger dans le milieu gangrené des passeurs. Contre sa volonté, malgré sa force et son énergie, plusieurs de ses proches, et Nazar lui-même, se retrouveront pris dans cette nasse.
Ce monde brutal, corrompu, où les braves gens ont du mal à le rester tant les autres sont avides, est de notre temps - du Viagra passe la frontière - mais il plonge ses racines dans la plus lointaine humanité. Les scènes magiques du carnaval, aux masques aussi beaux que primitifs, nous y immergent magnifiquement.


Leonid, alias Pamfir, a délaissé la contrebande pour gagner sa vie honnêtement. Ses longues absences pour travailler sur des chantiers à l’étranger se heurtent à la nécessité de rester présent pour Nazar, son fils adolescent et rebelle qui ne veut plus être regardé comme enfant. Le premier quart du film dresse le tableau d’une famille rurale préoccupée mais unie.
Mais voilà que tout s’accélère : après l’incendie de la chapelle, plus d’autre solution pour Pamfir que de recommencer, une fois et une seule... Engrenage infernal s’il se fait prendre car la corruption des autorités a toutes les allures d’une mafia au pouvoir. Il fera tout pour l’avenir de son fils.
Le côté dramatique domine largement, empreint même de tragédie grecque. Mais le réalisateur trouve un style particulier, truculent, plein d’humour, parfois même déjanté –on peut penser à Kusturica. La fête traditionnelle de Carnaval est à cet égard un grand moment de cinéma.
Un scénario un peu déconcertant donc, avec un montage dynamique, parfois brouillon, des images inattendues mais édifiantes, et un acteur hors du commun. Oui ce film bouscule mais il est passionnant !