Nationalité : France
Genre : Comédie dramatique
Durée : 2h36
Date de sortie : 2022
Réalisateur : Lise Akoka, Romane Gueret
Acteurs principaux : Johan Heldenbergh, Matthias Jacquin, Mallory Wanecques, Loïc Pech, François Creton
Un tournage va avoir lieu cité Picasso, à Boulogne-Sur-Mer, dans le nord de la France. Lors du casting, quatre ados, Lily, Ryan, Maylis et Jessy sont choisis pour jouer dans le film. Dans le quartier, tout le monde s’étonne : pourquoi n’avoir pris que « les pires » ?
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
24 mai 2022
Il s’agit d’un film dans le film, avec une mise en abyme très réussie, le tournage d’un film qui se passe à Boulogne-sur-mer, à la cité Picasso, quartier dit « difficile » avec des acteurs castés parmi les enfants et adolescents de ce même quartier.
Il pose des questions essentielles : faut-il ou non montrer la réalité des quartiers défavorisés au risque de stigmatiser plus encore des populations qui n’ont pas besoin de ça ? Quel impact peut avoir le fait de jouer pour les gamins choisis ? Et pour celles et ceux qui ne l’ont pas été ?
Les acteurs – mention spéciale à Timéo Mahaut et Mallory Wanecque – sont tous bouleversants d’authenticité et d’ardeur, la caméra à la juste distance, le tressage d’histoires – celle du film, celle du tournage et celles des personnages déjà fracassés par des parcours de vie chaotiques – fonctionne avec fluidité.
Le rap de Rémy (Rappelle-toi après l’école) rythme ce premier film généreux, chaleureux, incroyablement abouti.
24 mai 2022
Un film dans le film pour que les acteurs soient des enfants de ce quartier défavorisé.
On admire le beau chemin fait par ce gamin de 7 ou 8 ans, petit dur à cuire renfermé sur lui-même, ballotté entre foyer d’accueil, mère et sœur et qui dit qu’il ne pleure jamais car il ne souffre pas. On attend la larme... et elle viendra !
La caméra suit de très près les personnages et offre un film émouvant. Mais pourquoi faire jouer à ces enfants des situations très similaires à leur vie quotidienne ? Pourquoi ne pas les ouvrir à une certaine poésie, une certaine beauté pour pousser plus loin la possibilité de rêver ?
Bien sûr on retrouvera la question insoluble pour savoir si la mise en place d’un événement dans un quartier apporte un soutien ou au contraire stigmatise un peu plus...
La reconnaissance de la capacité de réussite de chacun, même les pires, est une belle entreprise !