Nationalité : Pakistan
Genre : Drame
Durée : 2h06
Date de sortie : 2022
Réalisateur : Saim Sadiq
Acteurs principaux : Sana Jafri, Ali Junejo
Lahore, Haider et son épouse, cohabitent avec la famille de son frère au grand complet. Dans cette maison où chacun vit sous le regard des autres, Haider est prié de trouver un emploi et de devenir père. Le jour où il déniche un petit boulot dans un cabaret, il tombe sous le charme de Biba, danseuse sensuelle et magnétique. Alors que des sentiments naissent, Haider se retrouve écartelé entre les injonctions qui pèsent sur lui et l’irrésistible appel de la liberté.
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
26 mai 2022
Le film a d’abord un intérêt sociologique, on pourrait presque dire anthropologique, celui de nous immerger dans la vie d’une famille traditionnelle, donc patriarcale, de Lahore. Tous aspirent à la liberté... la bru, celle de travailler au dehors ; Haider, le héros principal, celle de vivre des désirs réprimés.
Saïm Sadiq explore avec subtilité la condition des femmes vouées aux tâches ménagères et à la maternité (si possible d’enfants mâles), celle des hommes enjoints à une virilité surjouée, les diktats d’une société verrouillée, qui interdit l’homosexualité, mais qui laisse paradoxalement aux trans la possibilité de s’afficher sur scène.
Les acteurs sont d’une homogénéité et d’une justesse parfaite, entre autres Ali Junejo qui incarne Haider, le héros gentil et délicat, et Alina Khan, la formidable actrice trans qui joue le rôle de Biba. La fluidité de la mise en scène, la cocasserie de certains plans, la beauté de l’image, le format étroit qui renforce l’impression d’étouffement, tout concourt à faire de Joyland un grand film.