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Broker

Les Bonnes étoiles
Compétition Officielle
Broker

Nationalité : Corée du Sud Japon
Genre : Drame
Durée : 2h09
Date de sortie : 7 décembre 2022
Réalisateur : Hirokazu Kore-eda
Acteurs principaux : Song Kang-Ho, Doona Bae, Dong-won Gang

Par une nuit pluvieuse, une jeune femme abandonne son bébé. Il est récupéré illégalement par deux hommes, bien décidés à lui trouver une nouvelle famille.
Lors d’un périple insolite et inattendu à travers le pays, le destin de ceux qui rencontreront cet enfant sera profondément changé.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Broker est le second film de Hirokazu Kore-eda tourné hors du Japon : le tournage a eu lieu en Corée du Sud. Le cinéaste n’abandonne pas le thème central de toute sa filmographie : la famille. Qu’est-ce qu’une famille finalement, nous demande le cinéaste. Appartenir à une même famille signifie-t-il toujours être du même sang ? De fait, il filme la complexité des liens – du sang ou non – qui unissent les membres d’une famille. Décortiquer subtilement les liens familiaux et leurs carences, est la spécialité de Hirokazu Kore-eda. Dans Broker, le réalisateur renoue avec le thème de l’abandon, de l’adoption, de la filiation, colonne vertébrale de sa filmographie. Il esquisse une réflexion sur les familles recomposées et l’ambivalence de la parentalité dans la société moderne.
Le réalisateur filme avec une infinie tendresse et une profonde humanité des êtres quelque part ’perdus’, en rupture avec les convenances de la société coréenne. Il porte sur chacun d’eux un regard bienveillant.


On dit de ceux qui sont nés sous une bonne étoile qu’ils ont bien de la chance. Et le bébé de So-Young en a à revendre.... Tout le monde veut s’occuper de lui : les trafiquants d’enfants qui souhaitent le vendre après que sa mère l’a abandonné, la famille adoptante qui a osé braver la loi et même la policière qui suit à la trace le périple de ses ravisseurs. Le bébé se retrouve bien malgré lui au centre d’un voyage qui va se révéler initiatique : entre sa mère, prostituée et meurtrière, les deux trafiquants au grand cœur et un petit orphelin devenu passager clandestin, les liens se nouent à mesure que tous apprennent à se connaître et dévoilent leurs blessures intimes. Cette bande de marginaux devient vite une famille, sans liens du sang, mais capable d’offrir au bébé un environnement aimant et sécurisant. Au cœur des tribulations, la révélation éclate au grand jour. Le pardon vient par procuration de la part d’un des trafiquants, abandonné à la naissance par une mère qui avait promis de venir le chercher et qu’il attend toujours. So-Young osera alors prononcer les mots qui guérissent et mènent à l’épiphanie générale. Oui, tous les êtres présents sur cette terre sont légitimes à vivre.


Tout ce qui tourne autour de la famille obsède H. Kore-Eda, à en juger par ses films récents, dont celui-ci. Mais il lui faut de plus en plus d’imagination pour inventer des scénarios nouveaux. Ici, un nouveau-né est ballotté des bras de sa mère qui l’abandonne à ceux de revendeurs et de clients potentiels, mais les cartes sont rebattues plusieurs fois en cours de route.
A travers ces personnages et leurs faits et gestes, c’est un fléau social qui est dépeint ici. L’abandon d’enfants est-il beaucoup plus répandu en Corée du Sud (République de) qu’en Europe, ou en parle-t-on moins par chez nous ? Rappelons-nous Une vie toute neuve et sa réalisatrice Ounie Lecomte, ou notre ex-ministre Fleur Pellerin... Outre l’enfant, plusieurs des protagonistes du film ont connu ce sort. La façon dont Kore-Eda décrit leurs attitudes et leurs réactions est pleine d’optimisme et de confiance dans la nature humaine.


Nuit noire où la pluie battante fait rage, une jeune femme abandonne son bébé dans une cage.
Deux hommes, des escrocs, chercheront à le vendre, mais touchés par sa grâce, ils deviendront plus tendres.

Enfants abandonnés, femmes mal traitées, adultes désespérés abandonnent là toutes leurs souffrances et se libérent de leur errance.
Ils pardonnent et lèvent le voile, ouvrent leurs « ailes vers les étoiles » !