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EO

Hi-Han
Compétition Officielle
EO

Nationalité : Pologne Grande-Bretagne
Genre : Drame
Durée : 1h30
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Jerzy Skolimowski
Acteurs principaux : Sandra Drzymalska, Lorenzo Zurzolo, Mateusz Kosciukiewicz, Isabelle Huppert

Le monde est un lieu mystérieux, surtout vu à travers les yeux d’un animal. Sur son chemin, EO, un âne gris, rencontre des gens bien et d’autres mauvais, fait l’expérience de la joie et de la peine. Mais jamais il ne perd son innocence.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Depuis 7 ans, Jerzy Skolimowski n’avait pas réalisé de film. Son nouveau film, Eo est en compétition officielle au Festival de Cannes.
Dans cette œuvre magique, puissante, superbe et mélancolique, le héros est Eo, un âne. Par « eo », il faut comprendre le fameux « hi-han », braiment de l’âne. Le réalisateur s’est inspiré du magnifique film de Robert Bresson racontant le calvaire d’un âne, maltraité par les humains, Au hasard Balthazar. Skolimowski reconnaît ce chef d’œuvre comme l’un des rares films à l’avoir ému aux larmes.

A travers l’itinérance de cet âne, le réalisateur nous offre une variété impressionnante de formes, des couleurs somptueuses, avec la couleur rouge comme fil conducteur de ce voyage.

Le monde est un lieu mystérieux, surtout vu à travers les yeux d’un animal. Eo, par son voyage initiatique n’incarne-t-il pas une allégorie de l’innocence bafouée, de la souffrance et du malheur des hommes ?
Et un plaidoyer en faveur de la nature de plus en plus dévastée ?


Voici indubitablement un film qui dérange et bouscule le spectateur. Un plaidoyer pour la nature et l’antispécisme qui prend un âne, incarné de façon convaincante par six bourricots au regard de velours dont les noms figurent au générique (après la mention précisant qu’aucun animal n’aura été molesté pour les besoins du film), comme acteur principal et comme guide d’un voyage halluciné entre Pologne et Italie du pauvre Hi-Han, séparé de sa maîtresse adorée.
Skolimowski, jeune et fougueux réalisateur de 84 ans, ne néglige aucun moyen, colorisation des images, effets stroboscopiques de la caméra, ralentis interminables, musique (beaucoup trop ?) envahissante pour dénoncer les bassesses, la brutalité et les ignominies des humains, des supporters de foot aux grands bourgeois italiens, des forains aux convoyeurs d’abattoirs.
Est-ce un conte, une fable, un pamphlet, un cri de colère ? Sans doute, tout cela à la fois. Mais impossible d’y rester indifférent.