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Tout s’est bien passé

Compétition Officielle
Tout s'est bien passé

Nationalité : France
Genre : Comédie dramatique Drame Comédie
Durée : 1h53
Date de sortie : 22 Septembre 2021
Réalisateur : François Ozon
Acteurs principaux : Sophie Marceau, André Dussollier, Géraldine Pailhas, Charlotte Rampling, Hanna Schygulla

A 85 ans, le père d’Emmanuèle est hospitalisé après un accident vasculaire cérébral. Quand il se réveille, diminué et dépendant, cet homme curieux de tout, aimant passionnément la vie, demande à sa fille de l’aider à mourir.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

C’est à un véritable hymne à la vie auquel nous sommes conviés alors que la mort rôde !
Vous la voulez comment ? indolore c’est certain, mais si vous vous donnez comme objectif d’en fixer vous-même la date et l’heure, l’arsenal juridique ne vous autorise que peu de moyens. Reste donc le suicide. Et donner à l’euthanasie le joli mot de suicide assisté n’ôte en rien la gravité de la situation, sauf que l’on n’est pas seul.
Mais que dire de l’égocentrisme de celui qui choisit ce procédé sans tenir compte des proches d’une part, et qui plus est leur demande d’être acteur d’autre part ? En prenant le parti de l’aide au père – qui se condamne lui-même – l’amour filial est mis à rude épreuve mais la fratrie, elle, en sort grandie. Et c’est un plaisir de voir décliner, avec finesse et justesse, toute une palette d’émotions vives sans jamais tomber dans le pathos.


J’allais, je dois l’avouer, un peu à contrecœur voir ce nouveau film de François Ozon, tant le thème du roman d’Emmanuèle Bernheim me rebutait.
Mais « tout s’est bien passé ». Emmanuèle m’a prise par la main : tout comme elle l’a fait avec sa soeur. Elle s’est chargée de toute l’organisation psychologique de l’acceptation de ce douloureux thème de la mort décidée. Mort voulue par son père qui, frappé par un AVC et ses lourdes conséquences, ne veut plus vivre. André Dussolier campe avec brio et un certain humour ce père qui souhaite la mort, après avoir tant aimé la vie.
Sophie Marceau est tout simplement magistrale ; elle irradie ce film grave de sa beauté simple, enjouée et de son dynamisme revigorant qui réveille nos peurs, nous arrache les larmes et réussit pourtant à nous faire sourire.


La vieillesse est un naufrage nous dit l’adage populaire. C’est ce dont il est question dans le dernier film de François Ozon, la déchéance physique et ce que l’on appelle communément désormais, le droit de mourir dans la dignité. Le film est militant certes mais pas caricatural et s’il est assez long dans un premier temps à se mettre en place, cela permet en fait de développer les personnages. Les acteurs ont su trouver le ton juste pour exprimer toutes les émotions propres à ce sujet délicat et le film ne manque pas de traits d’humour parfois. André Dussolier est très crédible en vieil homme défiguré par un AVC. Et Sophie Marceau, qui campe sa fille confrontée à une demande paternelle face à un choix existentiel, est très vraie et toute en nuances. Le film n’est pas un drame et insiste pour donner une vision positive, voire légère malgré le poids et la noirceur du sujet.